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Dardanelles

La campagne terrestre menée aux Dardanelles se trouve dans une impasse totale. Faute d'une issue navale par quelle solution les Alliés peuvent-ils se sortir de la situation ? Le général Bailloud  est favorable à une opération qui reprendraiot le schéma stratégique esquissé par le général d'Amade quelques mois auprarvant à savoir : débarquer sur le littoral asiatique en baie de Bésika. Le 14 mai 1915, le général Gouraud, placé à la tête du C.E.O (Corps Expéditionnaire d'Orient) propose une autre solution mais sir Ian Hamilton s'entête dans ses plans d'attaque frontal…

Le 27 mai, la Royal Navy décide de retirer ses navires pour les mettre à l'abri à Moudros et Imbos. Le corps expéditionnaire d'Hamilton doit donc se passer de l'aide de la marine et ne compter que sur lui. Pourtant, le 9 mai les partisans d'une solution navale (1), muets depuis l'échec du 18 mars, s'était réunis à bord du Queen Elizabeth afin de proposer un recours à la puissance navale contre les détroits. Dubitatif, De Robeck avait accepté de soumettre l'idée aux plus hautes instances de la marine britannique. Mais il ne faisait nul doute que son rapport serait rejeté à plus forte raison avec les doutes qu'il exprimait : « Du fait de la vigueur de la réaction ennemie, il est probable que le passage de la flotte dans la mer de Marmara ne sera en aucune façon décisive et, par voie de conséquence, il est tout aussi probable que les détroits se refermeront derrière elle. »  Pour le ministre français de la Marine, marqué par la cruelle désillusion du 18 mars, il était hors de question de renvouveler cette triste expérience.


Augagneur écrit le 14 mai à l'amiral Nicol, commandant de l'escadre française : « […] l'amiral de Robeck a fait preuve d'un esprit entreprenant qui frise parfois la témérité. Toutt en lui apportant le concours le plus dévoué et en reconnaissant son autorité, votre grade et l'importance des forces dont vous disposez donneront certainement à vos avis un plus grand poids sur ses décision.» Le 14 mai, une séance du Conseil de guerre britannique est paticulièrement orageuse.  Dans ses Mémoires, Winston Churchill dresse un tableau bien noir de la situation aux Dardanelles : « Nous nous trouvions en face du fait que l'armée de Sir Ian hamilton était complètement immobilisée à Gallipoli, qu'elle s'accrochait à la péninsule dans des conditions périlleuses, qu'il était difficile de lui procurer des renforts et qu'l était encore plus difficile de battre en retraite. La Flotte était retombée dans son attitude de passivité. Lord Fisher avait insisté pour le rappel du Queen Elizabeth : des sous-marins allemands se préparaient à pénétrer dans la mer Égée où se trouvait concentrée, sans aucune protection efficace, une Flotte auxiliaire considérable nécessaire aux opérations aux Dardanelles. » (2)


Le bref passsage de Gouraud


Le général Gouraud à qui revient désormais le destin du C.E.O. « […] homme de 49 ans […] un phénomène parmi nos divisionnaires » (3) propose à Hamilton un autre plan :tourner les défenses ennemies par le nord en attaquant en liaison avec les ANZACs. Les échanges entre les deux hommes soient cordiaux et francs mais si « Gouraud aurait voulu rallier sir ian Hamilton à son plan […] Sir Ian persiste dans ses plans d'attaque frontale. Le général [Gouraud] organise alors un front de terre destiné à combattre les batteries d'Asie et il apporte son expérience des tranchées d'Argonne et de Champagne. » (4) Le passage de Gouraud à Galipolli est de courte durée. Il est en effet grièvement blessé  par un obus tiré depuis le littoral asiatique. Amputé du bras, évacué, il est remplacé par le général Bailloud. « Malgré son ascendant chaque jour plus grand, Gouraud n'a pus rallier Sir Ian à ses plans » écrit Edmond Delage. Cependant l'idée du Français fera son chemin dans l'esprit du commandant britannique qui l'adoptera, certes en partie, à l'occasion de l'opération sur Souvla.


Les Britanniques envoient (enfin) des renforts


La bataille se poursuit. Sir Hamilton a envoyé à de nombreuses reprises les forces dont il dispose à l'attaque du front d'Achi  Baba. Le 4 juin, les Britanniques réussissent à atteindre les premières maisons sans parvenir à entrer dans le village qui n'est plus qu'un amas de ruines. Ce même jour, les Français se lancent à l'asaut du Kérévès Déré pour appuyer l'assaut de leurs alliés. ils perdent dans les combats 2 500 hommes pour prendre un appui d'importance, le Haricot, qu'ils perdent et reprennent deux jours plus tard ! Le 28, les troupes d'Hamilton rejettent les Turcs sur leur deuxième position près de Krithia. deux jours plus tard, la 2e Division française allant de l'avant au sud du Kérévès Déré, s'empare des dernières positions ennemies. Sous la pression de Kitchener qui veut des résultats, Sir Ian Hamilton réclame des renforts pour venir à bout des défenses turques. Winston Churchill, dans ses Mémoires, abonde dans le même sens : « La situation, aux Dardanelles, est pleine de promesses mais aussi de danger.


Plus l'expédition durera, plus elle deviendra périlleuse. Plus tôt elle sera terminée, plus tôt la concentration pourra se refaire sur le front français et flamand. Les opérations militaires ont commencé avec des retards imprévus, les troupes ont été expédiées par petits paquets, aussi les Turcs ont-ils eu le temps d'organiser soigneusement leur défense, d'amener des renforts de Syrie et d'ailleurs, et de recevoir des sous-marins allemands. Si nous attendons davantage pour envoyer les renforts nécessaires ou si nous les faisons partir par petits paquet, il n'en faudra pas moins envoyer en fin de compte, tout ce que l'on nous demande, peut-être même plus et nous courrons un double danger : lutter contre l'armée turque tout entière autour du plateau de Kilid Bahr et nous voir harceler par des hordes de sous-marins allemands […] Il semble extrêmement urgent d'y obtenir une décision rapide et de liquider cette entreprise le plus vite possible et de manière satisfaisante. » (5) Le 7 juin, un Comité des Dardanelles (6)  formé au sein du gouvernement britannique, fraîchement remanié, décide l'envoi à Hamilton de « trois divisions  de la nouvelle armée, en plus de la Lowland Territorial Division [réservistes écossais] déjà en route.» (7) Kitchener en ajoutera deux autres. Cet envoi de renforts est pour le moins quelque peu tardif. Hamilton avait demandé des renforts dans une télégramme daté du 17 mai. Comme l'a avoué Churchill « il n'est pas de raison militaire qui puisse expliquer que les décisions prises les 7 et 9 juin ne l'aient pas été quarante-huit heures après le télégramme de Sir Ian Hamilton […]. On diposait alors exactement de tous les mêmes faits, de toutes les mêmes troupes, de tous les mêmes arguments. Mais certaines causes, auxquelles l'ennemi n'eut aucune part […] firent perdre à jamais quinze jours ou trois semaines. » (8)  Et les conséquences de ce temps perdu seront lourdes, le temps étant le facteur dominant. D'autant que les Turcs disposent désormais de nombreuses unités, fortes de près de 100 000 hommes, libérées par la récente victoire de la Triplice en Galicie…


L'offensive du 12 juillet


« La date de la grande offensive suivante à Gallipoli dépendait de deux facteurs : l'arrivée de la nouvelle armée et, à un moindre degré, les phases de la lune. On considérait qu'il serait préférable de débarquer par surprise en un nouveau point de la ôte, par une nuit sans lune. il ne fallait donc pas manquer, en juillet, la période obscure, sous peine e devoir attendre jusqu'en août. Si l'on se reporte aux décisions prises le 7 juin par la commission des Dardanelles, on voit qu'elle envisageait l'offensive pour la deuxième semaine de juillet et pensait que les trois nouvelles divisions seraient d'arrivées d'ici là. » (9) L'attaque du 12 juillet principalement contre le saillant formé par les lignes turques en dessous de krithia, est menée par le corps expéditionnaire d'Orient dans son entier (1re et 2e divisions) le long du Kérévès Déré, la 52e division britannique au centre et la 29e à gauche avec pour mission de créer une diversion. À cela vient s'ajouter une sortie des ANZACs de leurs tranchées de Gaba Tépé, au nord, censée également détourner l'attention des Ottomans.


L'assaut de ces troupes, au petit matin, est précédé par une préparation d'artillerie qui déverse sur les lignes ennemies un déluge de fer et de feu. La deuxième ligne ottomane est conquise, la troisième l'est en certains endroits sans que les troupes alliées puissent s'y maintenir. Au terme de cette journée la progression franco-britannique se situe entre 200 et 400 mètres, dépassant légèrement le cours inférieur du Kérévès Déré, sans donc obtenir de résultats importants qu Winston Churchill explique ainsi : « Depuis le début de juillet, il était évident que les Turcs recevaient des renforts considérables. D'autre part l'armée britannique était pitoyablement réduite par l'usure et les pertes qu'elle avait subies. Déjà, au milieu de mai, après les premières batailles, les cinq divisions de Sir Ian Hamilton ne comptaient plus que 2 000 fantassins, soit 60 % de leur dotation de guerre. Ce déficit ne fut jamais comblé par les détachements que le ministère de la Guerre envoya. La 52e division et divers autres renforts de moindre importance arrivèrent au compte-gouttes pendant le mois de juin, mais ils ne firent guère que compenser l'usure. Tandis que de nouvelles divisions étaient en mer, les anciennes fondaient. Jamais en mai, juin et juillet les forces britanniques de la péninsule et de l'anse des Anzacs ne dépassèrent le chiffre de 60 000. » (10) À la faiblesse numérique des bataillons, s'ajoute la manque de munitions… Tant et si bien qu'il ne restait que 5 000 obus pour l'artillerie de campagne à Hellès et il devient donc impératif de suspendre toute opération active ! (11) Cette pénurie ne tenait qu'au fait que, côté britannique,  on manquait de décision dans la répartition, entre les différents théâtres de la guerre, des quantités disponibles.


Problème d'effectifs et pénurie de munitions


Gouraud, avant d'être blessé et évacué, mais également Bailloud et Birdwood ont appelé de leurs vœux une opération d'envergure destinée à faire soritir les forces alliées de l'impasser dans laquelle elles se trouvent. Sir Ian Hamilton finit par en admettre l'idée d'autant qu'il dispose d'un effectif lui permettant d'envisager une opération d'éclat. Si, le 29 juillet, lord Kitchener télégraphia à Hamilton qu'il disposait d'« un total de 205 000 hommes », le général lui répondit en ces termes : « Le chiffre total que vous indiquez ne tient pas compte des hommes indisponibles pour blessure ou autre; il comprend des renforts comme la 54e division et une partie de la 53e etc;, qui ne peuvent pas être ici à temps pour prendre part à mes opérations; il comprend aussi les réserviste de la cavalerie et des troupes indiennes qu j'ignorais jusqu'à ce amtin être à mon entière disposition. Pour l'opération que je dois entreprendre prochainement, le nombre de fusils qui peuvent entrer en ligne atteint un peu plus de la moitié du chiffre que vous indiquez, c'est-à-dire 120 000. »


En ce qui concerne la pénurie de munitions, une solution est trouvée, celle de les acheminer par chemin de fer jusqu'à Marseille au lieu de les expédier par voie maritime afin qu'elles parviennent en temps et en heure pour la bataille. C'est ainsi que trois trains entiers d'obus à forte charge sont ainsi expédiés.


Le plan d'Hamilton


Le but essentiel du plan d'Hamilton est la conquête de la colline 971 (Koja Chemen Tépé), le point culminant de la crête de Sari Baïr. De là, ils s'emparerait du cou de la péninsule, de Gaba Tépé à Maidos avec un triple objectif :


À LA LIGNE À CHAQUE CHIFFRE

1. Lancer l'attaque de l'anse des ANZACs et couper le gros de l'armée turque de toute liaison maritime, soit avec Constantinople, soit avec l'Asie.2. Conquérir pour son artillerie des positions telles qu'il pourrait aussi couper le gros de l'armée turque de toute liaison maritime, soit avec Constantinople, soit avec l'Asie.3. Prendre la baie de Souvla et en faire une base d'hiver pour les ANZACs et toutes le troupes opérant dans la région.À cet effet, trois attaques séparées sont mises au point, dans les moindres détails, au cours du mois de juillet. La première à Hellès, conduite par deux des six divisions qui s'y trouvent ont pour objectif d'y fixer les Turcs et de les empêcher d'en détacher des troupes.


La deuxième, lancée depuis l'anse des ANZACs, vise les points culminants de Sari Baïr et sera réalisée par deux divisions australiennes renforcée de la 13e division de la nouvelle armée et de deux brigades britannique et indienne.La troisième consiste en un débarquement de deux divisions (la 10e et la 11e) (12) en baie de Souvla pour s'emparer de la crête d'Anafarta en liaison avec les ANZACs sur leur droite.Sir Ian Hamilton est convaincu de la réussite de son plan : « Étant donné le nombre de soldats, de munitions et la distance à parcourir - deux ou trois milles seulement –, le résultat est aussi sûr qu'une proposition d'Euclide.» Cependant il sous-estime son adversaire et sa capacité à s'accrocher avec courage et bravoure au terrain et à faire converger dans les secteurs menacés les moyens nécessaires pour effectuer des contre-attaques. De plus, von Sanders sait qu'une offensive se prépare et il en connaît même les grandes lignes. L'Histoire officielle de la camapagne des Dardanelles publiée au lendemain du conflit en atteste : « Les Ottomans furent informés vers la mi-juillet des opérations que l'ennemi préparait. Le plus important des renseignements recueillis fut un télégramme envoyé par le grand quartier général allemand le 22 juillet 1915 d'après lequel une nouvelle attaque générale serait effecturée aux Dardanelles vers le début août, vraisemblablement conjuguée avec un débarquement sur la côte de Saros ou celle d'Asie. »  En dépit des renseignements dont il dispose, von Sanders ne croit pas un instant à une action en direction de Souvla et d'Anafarta mais par mesure de précaution, il cède tout de même trois divisions au commandant du groupe Nord.


La veille de cette offensive d'envergure, le commandant en chef adresse aux soldat alliés cet appel : « Soldats de nouvelles formations, vous avez la chance de jouer un rôle décisif dans les événements qui peuvent marquer la naissance d'un nouveau monde. Vous défendez la grande cause de la liberté. Souvenez-vous en ! »

Encore une vaine offensive !

L'offensive est déclenchée le 6 août dans l'après-midi. En face d'Achi Baba et de Krithia, l'attaque se déroule sur un front très étroit, environ 1 200 m, par la 29e division britannique. L'entreprise ne connaît aucun succès, ni au centre, ni à gauche. La 42e division qui se heurte à un des feux les plus meurtriers n'a guère plus de réussite et doit renoncer à poiursuivre son mouvement. les assaillants se heurtent en réalité à de puissantes dans lesquelles sont massées d'importantes forces ennemies (trois divisions, les 10e, 13e et 14e). L'attaque reprend dès le lendemain de chaque côté de la route de Kithia, dans un secteur moins large (800 m) mais les Ottomans à force de contre-attaques, réussissent à l'rrêter. La bataille continuera jusque dans la nuit du 12 au 13.


À Gaba Tépé et Aribournou, un des buts des ANZACs, à la droite du front d'attque, est un plateau puissamment défendu qui a pour nom Lone Pine. Le soir du 6, ils s'élancent « contre la crête du Pine, à droite de leurs positions. Cet assaut ne constituait qu'un préliminaire sans grande importance aux opérations principales des ANZACs. Le but était de tromper l'ennemi et de le détourner vers la droite tandis que la manœuvre décisive visait à gauche. La crête et ses forifications furent enlevées avant le coucher du soleil par la 1re brigade australienne […] Les Turcs contre-attaquèrent immédiatement en grand nombre et avec une extrême violence. Le combat intense et sanglant continua toute la nuit. Il recommença le7, puis la 9, mais tous ces efforts de l'ennemi furent vains et la crête resta aux mains de la 1re brigade australienne […] Les Australiens livrèrent d'autres assauts analogues et complémentaires contre divers autres points fortifiés face au centre de leurs lignes […] En dépit de leurs énormes sacrifices, ils ne purent gagner de terrain et furent dans certains cas presque anéantis. » (13)À Chounouk Bäir, au centre, à l'issue d'une ascension, très ardue, les assaillants débouchent sur les crêtes. L'rtillerie amie les prend sous son feu et les retours offensifs ennemis finissent par les arrêter. La progression reprnd le 7 au matin et les alliés se retouvent à moins de 500 m de Chounouk Baïr mais à bout de forces, ayant perdu des centaines d'entre eux, ils sont cloués sur place par les assauts répétés de la 9e division turque. Deux autres tentatives dans la nuit du 7 au 8 puis à l'aube du 9 ne sont guère plus couronnées de succès. Le sommet du Chounouk Baïr est inaccessible !À gauche du dispositif, l'échec, les hommes de Birwood le connaissent également. D'abord au Nek où ils sont cloués sur place puis au Koja Chemen Tépé, fortresse naturelle quasi inexpugnable dont la prise aurait permis de fondre dans le dos des Turcs en charge de la défense d'Achi Baba.


La baie de Souvla


Les forces qui débarquent en baie de Souvla, en l'occurence la 9e Corps d'Armée composé des 10e et 11e Divisions, sous le commandement du général Stopford, bénéficient de l'effet de surprise. Mais le général britannique ne sait pas profiter de cette opportunité. Pourtant il est en supériorité face à l'ennemi. En effet entre les 25 000 hommes qui lui ont été attribués et les objectifs impartis - Anarfata et le Hoja Chemen – moins de 1 000 combattants ottomans peuvent s'opposer à lui ! Mais il piétine sur place certainement pas ou mal secondé par ses deux divisionnaires qui n'ont pas exercé de commandement depuis bien des années… (14) 


Ce débarquement en force de Stopford oblige les Turcs, la stupeur passée, à réagir rapidement. Von Sanders dépêche vers Anafarta les 7e et 12e Divisions sous le commandement du colonel Feïzi Bey. De Boulaîr, ces renforts gagnent le secteur menacé à marche forcée dans l'après-midi du 7 où elles parviennent épuisées… La contre-attaque ottomane, initialement prévue le 8 au matin, est repoussée. « Les commandants de division, appelés au quartier général du groupe, déclarèrent que les soldats étaient très fatigués, que beaucoup d'hommes étaient restés en arrière en raison de la longueur des marches effectuées, que les bataillons avaient seulement la moitié de leur effectif disponible et que, par conséquent, on courait à un désatre en attaquant ce jour-là. » (15) Si Freïzi Bey décide de différer l'opération, il ordonne que la marche d'approche soit faite la nuit afin que ses troupes puissent attaquer dès le lever du jour le 9. Cette décision n'est pas du goût de von Sanders qui le relève de son commandement et le confie à Mustapha Kemal.


De son côté, ses soldats aussi reposés, Stopford a pris des dispositions pour faire progresser ses troupes dès l'aube du 9 levée ! C'est ainsi que par une coïncidence des plus rares, les deux ennemis se lancent en même temps à l'offensive ! Ils se heurtent de front dans un choc d'une violence inouie ! Le commandant du 9e Corps a laissé passer sa chance et quoiqu'il entreprenne il n'est plus en mesure de tendre la main, à sa droite, aux troupes de Birdwood, enpêtrées devant Chounouk Baïr ! Le 10, les hommes de Stopford réussissent à occuper, après plusieurs tentatives, quelques collines sans réel intérêt stratégique, guère très loin du rivage où elles ont débarqué. Elles ne progresserons davantage. Pire ! Les Turcs ayant reçu le renfort d'une nouvelle division en provenance d'Asie, Kemal entreprend de prendre aux Britanniques le piton stratégique de Chounouk Baïr. Au cours de la nuit du 9 au 10, les Ottomans se lancent à l'assaut et repoussent sur les pentes méridionales du massif de Sari Baïr les bataillons alliés trop proches des crêtes. Le 10 au soir, « lorsque la nuit tomba sur le champ de bataille qu'éclarait la lumière blafarde de la broussaille en flammes, les positions du 9e corps ne marquaient guère d'avance par rapport à celles qu'il avait occupées au premier jour du débarquement. En revanche, de grosses forces turques s'étaient retranchées, victorieuses, dans toutes les positions décisives. Le 7, nos pertes n'avaient pas dépassé 1 000 hommes mais le 9 et le 10, près de 8 000 officiers et soldats furent tués ou blessés à la baie de Souvla. » (16) Au soir du 10 août, il n'y a pas le moindre gain décisif où que ce soit décisif.


Ultimes et vaines opérations


Il y aura encore deux combats importants avant que l'échec ne soit reconnu comme définitif. Soutenues par la 54e division territoriale, à peine débarquée à Souvla, deux brigades de la 10e division irlandaise partent à l'assaut le long de la crête de Kiretch Tépé Sirt, qui borde la falaise de Souvla au nord. Ces troupes sous le commandement du général Mahon, appuyées par le feu de la Flotte, progressent au début de l'opération. Mais, les contre-attaques et les bombardements d'artillerie les obligent rapidement à abandonner la majeure partie du terrain conquis. Les comptes rendus britanniques apportent peu de crédit à cette opération ce qui n'est pas le cas de Liman von Sanders : « Si lors de leurs attaques des 15 et 16 août, les troupes britanniques s'étaient emparées de Kiretch Tépé et l'avaient conservé, elles auraient débordé les positions de la 5e armée [turque] et cela leur aurait permis de remporter une victoire décisive et définitive. La crête de Kiretch Tépé et ses pentes sud dominent, pas le nord, la large plainbe d'Anafarta. De sa pente orientale, l'offensive aurait pu facilement continuer et aboutir à des résultats décisifs le long et à l'abri de la dépression qui mène à Akbash, puis directement à travers la presqu'île. Il est indiscutable que la nette supériorité britannique eût rendu possible un succès complet. »


Un dernier effort est tenté le 21 août, avec pour but de prendre la colline d'Ismaïl Oglou. Pour mener à bien cette attaque, la 29e division en provennace d'Héllès et une division des réservistes d'Égypte viennent renforcer les 10e, 11e, 53e et 54e divisions débarquées dans la baie de Souvla. Des forces des ANZACs , sous les ordes du général Cox leur prête également main forte. Mais les Turcs sont désormais parfaitement fortifiés et en nombre. La bataille est acharnée, l'artillerie des assaillants réduite au nombre de coups est de plus gênée par un brouillard, inhabituel dans ce pays. En dépit du gain de terrain réalisé et conservé par la gauche de ANZACs, il n'y a malgré tout pas de résultats d'ensemble. Selon von Sanders, « les Turcs réussirent à repousser les attaques mais ils subirent de lourdes pertes et durent faire intervenir leurs dernières réserves, y compris la cavalerie. » Les pertes britanniques sont lourdes et inutiles notamment pour les réservistes venus d'Égypte et la 29e division. Ce combat où sont tombés les généraux de brigade lord Longford et Kenna est le dernier combat livré  sur la péninsule.


Perte de temps et retard


Si le 9e corps d'armée n'avait pas perdu quarante-huit heures précieuses à Souvla, il aurait certainement conquis des positions d'où il aurait pu mener des opérations décisives. Cette perte de temps n'vait pas échappé à von Sanders : « Nous avions tous l'impression que le commandement britannique lors des débarquements successifs qui commencèrent le 6 août, perdait du temps sur la plage au lieu de s'ouvrir un chemin, à tout prix, à partir de chaque point de débarquement.» Perte de temps à Souvla mais également retard dans l'envoi de renforts ont contribué à cette défaite comme l'ont admis les membres de la commission des Dardanelles :  « On attendit trop ,longtemps pour décider de la marche à suivre. Sir Ian Hamilton envoya son exposé de la situation le 17 mai ; le Comité de la guerre et le Cabinet ne l'examinèrent que le 7 juin. On s'occupait alors, en cette période si critique, de refondre le gouvernement [britannique], et ce fut la cause principale du retrad. En conséquence, l'envoi des renforts réclamés par Sir Ian Hamilton dans son exposé n'eut lieu que six semaines après.» (17) Cette perte de temps et le refus d'utiliser les troupes disponibles en Égypte ont probablement privé les Alliés de la supériorité numérique dont il était alors possible de disposer et indispensable à la réussite de l'offensive. De l'aveur de W. Churchill «si l'on avait fait le minimum raisonnable, même après le 17 mai, 14 divisions alliées (18)  soit 15 000 hommes auraient pu attaquer les dix divisions turques de 70 000 ou 75 000 hommes en tout dans la deuxième semaine de juillet. Au lieu de ela, les faute de Downing Street et de Whitehall (19) nous condamnèrent sans moitif valable à livrer bataille en août à un moment où les forces étaient égales, et à courir des risques si élevés qu'ils eurent raison de nous. »


L'évacuation des Dardanelles


Cet échec des offensives conduites aux Dardanelles intervient dans un contexte difficile pour l'Entente ! La situation sur le front oriental est castastrophique : les Russes battent en retraite devant les armée austro-hongroises et allemandes. L'offensive lancée par l'armée italienne contre les Autrichiens (deuxième bataille de l'Isonzo) se solde au début du mois d'août par un véritable échec. Du côté des Balkans, la Bulgarie se préaporent à une guerre contre la Serbie aux côtés de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie… Abandonner la Serbie à son sort est hors de question pour les Britanniques et les Français. C'est alors que se dessine l'idée d'une xpédition à Salonique. Ainsi les Alliés pourraient venir en aide à l'armée du roi Pierre Ier. S'engager à Salonique signifie le retrait d'une partie des troupes des Dardanelles et même à plus longue échéance, l'abandon de la péninsule ! Cette évolution stratégique est perceptible dès le mois de septembre 1915. Surviennent alors les premiers prélèvements de troupes à destination du grand port du nord de la Grèce. Une division britannique et la 2e division française du C.E.O. (20) quittent la presqu'île et gagnent Salonique afin d'y former le noyau de l'armée d'Orient.


L'idée d'une évacuation fait alors son chemin. C'est ainsi que le 11 octobre, le ministre de la Guerre britannique s'enquiert auprès d'Hamilton de l'éventualité d'un rembarquement, lequel s'y oppose farouchement, redoutant un véritable désastre. Le 14 octobre Sir Ian Hamilton est limogé par la commission des Dardanelles. Il est remplacé par le général Monro à qui il incombe d'étudier au plus vite les modalités d'une évacuation. Cette idée d'un rembarquement suscite une vive émotion au sein des politiques britanniques. À l'échec d'une opération, ils craignent, si les choses se déroulent mal, la honte d'un rembarquement qui coûterait la vie à des milliers de soldats.


Pour se rendre compte de la situation sur place, Kitchener débarque au cap Hellès le 4 novembre, en toute discrétion. De retour en Angleterre, le ministre de la Guerre est convaincu de la nécessité absolue d'une évacuation. Celle-ci doit être réalisée dans la plus grande des discrétions. le 7 décembre, le Cbinet de guerre vote l'évacuation par étapes successives. Et cette évacuation sera la seuleréusste de cette désastreuse opération pour l'Entente. Les premiers départs ont lieu le 10 décembre et le 8 janvier 1916, en pleine nuit, les derniers soldats quittent les rivages de la presqu'île où tant de leurs camarades ont laissé la vie… pour rien !


 

(1) De Robeck, Wemyss, Thursby et Keyes.(2) Winston Churchill, Mémoires de la Grande Guerre, 1911-1915, Éd. Tallandier, 2014.(3) François Charles-Roux.(4) Pierre Lyautey, Gouraud, Éd. Julliard, 1949.(5) Winston Churchill, Mémoires de la Grande Guerre, 1915-1918, Éd. Tallandier, 2014.(6) En faisaient partie le Premier ministre Asquith, lord Kitchener, lord Lansdowne, M. Bonar Law, A. Balfour, lord Curzson, lord Selborne, lord Crewne, W. Churchill. Lloyd George, bien que membre également, n'était pas présent ce jour-là.(7) Winston Churchill, Mémoires de la Grande Guerre, 1915-1918, Éd. Tallandier, 2014.(8) Winston Churchill, op.cit.(9) Winston Churchill, op.cit.(10) Winston Churchill, op.cit.(11) L'artillerie de campagne qui devait préparer et soutenir les attaques britanniques au cours des batailles dans la péninsule n'a jamais eu plus de 150 tonnes de munitions à sa disposition. Par comparaison, et si on souhaite juger de l'importance des préparations d'artillerie ainsi réalisées, 13 000 tonnes ont été consommées, en septembre, au cours des deux premiers jours de la bataille de Loos. 25 000 tonnes ont été tirées, là aussi en deux jours, lors de l'offensive de 1918.(12) Ces deux divisions composaient le 9e Corps.(13) Winston Churchill, op.cit.(14) Sir Ian Bryan Mahon et Hammersley.(15) Selon L'Histoire officielle de la camapagne des Dardanelles.(16) Winston Churchill, op.cit.(17) Conclusion n°5 des membres de la commission de Dardanelles.(18) Grande-Bretagne : 9 venues de la métropole, 2 en provenance d'Égypte, Australie et Nouvelle-Zélande (ANZACs); France : 1 plus des unités de soutien. Total : 14.(19) Avenue de Londres où sont situés les principaux ministères.(20) qui deviendra le C.E.D. (Corps Expéditionnaire des Dardanelles).

 

 

 

 


Gouraud grièvement blessé (A)


« Le 30 juin 1915, le général Gouraud après l'attaque du 7e Colonial sur JKérévès, va, le soir, visiter les blessés de la journée dans l'ambulance voisine. Un obus de gros calibre, venant des batteries turques  de la côte d'Asie, éclate alors. Gouraud est projeté en l'air, passe par-dessus un mur, tombe sur un figuier […]. On se précipite, on le retrouve par terre. L'avant-bras est brisé entre le poignet et le coude. La langue est coupée […]. Le tibia gauche est cassé, la jambe droite paraît racourcie. Le visage est pâle, couvert d'une sueur froide, les pupilles sont dilatées, le pouls est petit, presque imperceptible.Une fois réveillé de l'évanouissement, il se voit sur un brancard par le général Bailloud et des médecins à côté de lui […] Mais il n'a conservé aucun souvenir du coup de canon et il n'a même pas entendu l'explosion.Il est transporté à bord du navire-hôpital Tchad et pansé par le professeur PIquier. Étendu sur son brancard, en rade Cap hellès, avant d'être endormi, il dicte à son chef d'état-major, le colonel de Piepape, son odre d'adieu : “ Le général blessé se sépare avec un profond regret de ses vaillantes troupes et de ses officiers. Il laisse le commandement au général Bailloud, il emporte la pleine confiance que le Corps expéditionnaire continuera à être digne de son nom de Corps expéditionnaire français. Il salue ses chers drapeaux et la Patrie. Qe de beaux jours de gloire luisent encore pour eux. À bord du Tchad, 30 juin 1915, le général commandant en chef. »

(A) Pierre Lyautey, Gouraud, Ed. Juliard, 1949.

 


Maurice Bailloud


Né le 13 octobre 1847, sorti de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr (1866-1868), il choisit l'arme de la cavalerie. Lieutenant en 1870, capitaine deux ans plus tard, il est nommé colonel en 1891 à la tête d'un régiment d'artillerie. Ayant pris part à l'expédition de Madagascar, il est promu général de brigade en 1898, participe à l'expédition de Chine contre les Boxers puis est nommé général de division (1901). Après avoir été à la tête de divers corps d'armée, il est placé dans la réserve en 1912. Puis il est rappelé pour commander une division du C.E.O. puis le corps lui-même en raison de la blessure et de l'évacuation  du général Gouraud. Il sera ensuite placé à la tête des troupes françaises de Palestine sous commandement britannique. Il trouvera la mort des suites d'un accident d'avion le 1er juillet 1921.

 


Le manque d'obus des Britanniques


Selon le général Simpson-Baikie qui commandait l'artillerie britannique, « au cap Hellès, au cours des mois de juin et juillet, le nombre total d'obus de 8' n'atteignit jamais le chiffre de 25 000. Le maximum, avant les attaques, variait de 19 000 à 23 000. On ne disposait donc que de 12 000, car il fallait en réserver de 6 000 à 10 000 pour les contre-attaques éventuelles des Turcs. Comme il n'y avait pas d'obus explosifs de ce calibre (excepté 640 coups qui furent tirés le 4 juin), on ne pouvait se servir que de shrapnells et c'est de peu d'utilité pour détruire les tranchées ennemies. » (A)

(A) Gallipoli Diary. Appendix I. Statement of Major-General Simpson-Baikie.

 


Les forces turques au 6 août


Au soir du 6 août, les défenses turques sont ainsi disposées :

À LA LIGNE À CHAQUE TIRET

- À Hellès, 40 000 fusils et 94 canons ;- En face des ANZACs et entre les ANZACs et Hellès : 30 000 fusils et 76 canons ;- À Boulaïr, 20 000 fusils et 80 canons ;- Sur la côte d'Asie, 20 000 fusils et 80 canons.Globalement avec certians détachements qui gradianet la côte en certains endroits, les Turcs disposaient de 20 divisions fortes de 120 000 fusils et 330 canons.Sur la presqu'île de Gallipoli, il y avait de 90 000 à 100 000 hommes et 270 canons.

 


 « Ils ont débarqué ! » (A)


Le colonel Aspinall, officier de l'état-major général de Sir Ian Hamilton avait reçu l'ordre d'envoyer au commandant en chef un rapport sur la situation à Souvla. En arrivant sur la zone, le 8 au matin, il est sidéré par ce qu'il découvre. Voici quelques passages de son rapport : « En voyant les lieux dans notre arrivée en baie de Souvla, nous pensâmes immédiatement que l'opération avait complètement réussi. La baie entière était en paix. L'eau était couverte de transports et de navires destinés au ravitaillement, qui débarquaient leurs cragaisons sans que l'ennemi songeât à intervenir. On n'entendait pas de coups de feu sur le rivage et, tout autour de la baie, il ya vait des groupes d'hommes nus qui se baignaient dans la mer […] Sur la plage où je débarquai, des centaines d'hommes se reposaient sur les falaises […] Comme je ne rencontrai aucun chef, j'avançais vers l'intérieur des terres. Je n'entendais toujours pas tirer et je me persuadais de  plus en plus qu'in avait atteint les collines à l'est de la plaine de Souvla. Peu après, néanmoins, je rencontrai le chef du génie de la 11e division. À mon grand étonnement, il m'informa que nos lignes n'étaient qu'à peu de distance de la côte et qu'il ne semblait pas qu'une nouvelle progression soit prévue […] Peu après je tombai sur le général Hammersley, qui commandait la 11e division. Il me dit qu'il n'avait pas reçu l'ordre de progresser avant le lendemain matin […] Je retournai au rivage pour me rendre au quartier général du corps sans avoir entendu le moindre coup de feu […]. » 

(A) Propos tenus par le général Stopford au colonel Aspinall après que celui-ci se soit rendu à Souvla afin de juger de la situation.

 

L'opinion du général Birdwood sur l'évacuation (A)


« Je crois que les Turcs regarderont notre évacuation comme une victoire complète […]  Je suis donc opposé à l'évacuation. Je pense que, si nous quittons la péninsule, il est essentiel de lancer immédiatement toute la force expéditionnaire contre les Turcs en un autre endroit, mais je ne puis dire si cela peut être fait avec la certitude dusuccès. Je suis hostile à une évacuation qui pourrait permettre aux armées turques de se porter vers le Caucase ou la Mésopotamie […] Je crains aussi que notre troupes ne soient démoralisées par l'évacuation, tandis que le moral des Turcs en serait relevé proportionnellement. Étant donnés la saison avancée et le mauvais temps qui s'approche, je pense que l'évacuation serait actuellement difficile et dangereuse, caril faudrait beaucoup de temps et des conditions météorologiques favorables. On devra effectuer tous les rembarquement pendant la nuit, et l'on peut seulement compter sur quatre ou cinq nuits par semaine. L'arrivée d'un coup de vent lorsque l'évacuation aurait commencé pourrait entraïner de lourdes pertes »

 


Le butin des Turcs (A)


« Un immense matériel de guerre de toute nature avait été abandonné par les Anglais à leur départ. Dans l'e"space compris entre la baie de Souvla et Ariburnu, cinq petit vapeurs et plus de soixante chaloupes étaient échouées sur la plage. Nous avons recueilli en grande quantité du matériel de voie étroite, de téléphone, de défenses accessoires, ainsi que des amoncellements d'outils de toutes sortes, des caisses pharmaceutiques, du matériel sanitaire, des appareils destinés à fournir de l'eau potable.Une grosse quantité de munitions d'artillerie et d'infanterie, des files entières de voitures et d'avant-trains avaient été abandonnés ainsi que des armes portatives de toutes espèces. Nous trouvâmes également de nombreux amoncellements de conserves, de farine, de vivres et des montagnes de bois. »

(A) Selon Liman von Sanders, Cinq ans en Turquie, Éd. Payot, 1923.

 

 

 
 
 

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