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Enfants réfugiés

Comme les adultes, hommes et femmes, les enfants sont marqués, , dès les premières heures, par les atrocités de la Grande Guerre. Ce conflit aura fait de nombreux orphelins (93 6000 pour la France entre 1914 et 1918). De multiples familles françaises ont été évacuées de la zone de front par les autorités françaises avant les combats ou bien par l’occupant allemand qui les qualifiait de « bouches inutiles ».


Des villages entiers ont été envoyés dans toute la France et notamment dans le Sud-Est. Le départements des Alpes-Maritimes et la principauté de Monaco ont participé à  cet acte de civilité et de patriotisme en accueillant certains réfugiés.Un appel en ce sens avait été lancé dans la presse. Ainsi, un communiqué dans le journal du Petit Niçois du 14 septembre 1014 stipule que « la Fédération National Amicales d’Instituteurs français, d’accord avec le ministre de l’Instruction publique, offre de recueillir gratuitement les enfants français et Belges que voudraient leur confier les familles ayant évacué les régions des hostilités. Ces enfants seraient placés dans les départements éloignées des zones des opérations militaires qui les accueilleraient comme leurs propres enfants et leur donneraient tous les soins nécessaires. Les parents qui désireront accepter cette offre sont priés d’en informer la préfecture qui prendra toutes les dispositions utiles ».

Ainsi, le 11 septembre 1914, les premiers convois pour Cannes, Antibes et Nice sont accueillis avec générosité et humilité. Ces mères et orphelins sont logés dans différents hôtels du départements, à Nice: l’hôtel Volnay, l’hôtel de Venise, l’hôtel Métropole etc. À Cannes : l’hôtel Paradis, celui de France ainsi que l’hôtel Montfleury. D’autres établissement comme les garages, brasseries, couvents, et foyers de jeunes filles ainsi que la bourse du travail à Nice ont  contribué au gite et au couvert des familles réfugiées.Ainsi que les personnes déplacées adultes et enfants ont pu retrouver des conditions de vie plus douces atténuant légèrement leur peine. Les enfants retrouvèrent  donc le chemin de l’école.En 1916, Henri Moris archiviste départementale de Lorraine eu l’idée d’organiser un concours de composition française dans les écoles d’accueil pour ces petits réfugiés âgés de 9 à 15 ans afin qu'ils racontent leur exode.Ces récits devaient être rédigés selon un plan précis :

N

« I. Comment les Allemands vinrent dans mon pays; 

II. Comment j’en fus chassé; 

III. Comment je suis venu dans le département des Alpes-Maritimes »


Sous la tutelle de leurs instituteurs, ces petits élèves déracinés ont raconté dans leurs écrits détaillés toutes les atrocités, terreurs, peurs, peines, souffrances et aussi la mort qu’ils ont vécu. Leurs récits auront peut-être contribué à exorciser quelque peu les traumatismes endurés durant ce long et horrible périple que fut leur exode.Le départ précipité des familles admirablement décrit dans leurs compositions, laisse imaginer toute leur la noirceur de leurs souvenirs tel que l’emprisonnement, les bombardements, la barbarie, le pillage, la mise a feu des villages occupés par les troupes allemandes ainsi que leur fuite comme le relatent certains récits poignants.


Avant le départ


Lucile Boulanger, 11 ans 1/2, originaire de Dannevoux (Meuse) arrivée le 13 septembre 1914 à Nice. Elle se souvient de la fouille des Allemands qui a précédé son départ :  « Ils nous ont donné l’ordre à 8 heures du matin et à 10 heures il fallait que tout le monde soit parti et ceux qui ne voulaient pas partir étaient fusillées ; ils avaient fait un petit octroi où il nous ont  fait tous réunir et il fallait que tout le monde y soit : vieillard femmes enfants et ils nous ont fouillés ils ne voulaient pas qu’on prenne rien pas même un morceau de sucre, et le révolver, à la main ; et nous avons fait 5 kilométrés à pied ».Jeanne Duvic, 11 ans 1/2, du village d’Allarmont arrivée à Nice en 1915 raconte lune prise d’otage : « En arrivant chez nous ils avaient pris comme otage Monsieur le Maire et monsieur le Curé mais ils ne les ont pas gardés longtemps, car le lendemain ils étaient fusillés l’entrée du village, ce qu’ils avaient déjà fait plus loin. »Elle  raconte également son séjour difficile en prison et son manque de nourriture : « Nous avons pris le train pour Strasbourg où nous sommes arrivés à 8 heures du soir, là les hommes et les garçons ont été conduit dans une prison et nous dans l’autre. Avant d’aller nous coucher nous  avons eu un morceau de pain noir et de l’eau, nous étions surveillés par les sœurs. Nous sommes restés en prison pendant 3 mois, la nourriture n’était pas trop bonne, et pas trop propre, le pain pour la journée nous était distribué le matin, nous n’avions pas le droit d’acheter quoique ce soit d’ailleurs durant les trois semaines que nous sommes restés avec eux, nous ne sommes sortis que dans une petite cour ou on ne pouvait rien voir du dehors. Nous n’avons pas été séparés de nos parents, il n’y a eu que les petits garçons qui étaient à la prison des hommes. Il y avait à Strasbourg  de bonnes dames qui nous apportaient quelques douceurs et quelques effets pour nous changer car nous n’avions rien apporté sans quoi on n’aurait pas été trop bien ;il y en avait d’autres qui venaient nous interroger pour savoir si nous n’avons pas d’argent enterré autour de nos maisons ».De même, Georgette Receveur, 10 ans de Bionville (Meurthe-et-Moselle), arrivée à Nice relate son emprisonnement et la nourriture servie : « […] nous sommes partis pour Strasbourg, où nous avons été enfermés en prison pendant 3 semaines. Comme nourriture on nous donnait avec du pain noir, du rata avec des clous de girofles et du sel en grande quantité ».Les souvenirs sont parfois différents, selon ce que les petits yeux des enfants ont vu.Marie Bouvry, née le 12 avril 1904, en provenance de la Bassée (Nord) arrivée à St-Laurent-du-Var le 6 ami 1915, revoit les scènes de pillages non sans un certain humour : «  Les boches commencèrent aussitôt leur vagabondage odieux ; il leur fallait du bon vin ; ils le trouvaient dans les caves des châteaux ;  ils leur fallait des volailles ; les poulaillers les leur fournissaient à bon marché !!! »Quant à Joseph Quesnot,10 ans, également originaire de la Bassée (Nord) arrivé à Antibes, il rapporte dans son récit émouvant: « Les allemands sont rentrés a la Basée le 11 octobre 1914 a 5 heures du soir. Ils on bombardèes la Bassée ils on dècendu dans les caves chercher s’il y avait des français de cachè. Ils nous on fais grand peur, ils on cassè les carreaux des maisons pri nos volailles, nos meubles, nos lits. Nous avons couchè par terre mangè du pain gris, qu’en nous aviont peur les Allemands nous disait : pas peur, pas capout »Le récit de Simone Baligout, 13 ans, demeurant à Époye (Marne), réfugiée à Cannes, rapporte les privations de nourriture qu’affligèrent les Ulhans aux familles : « Les allemands ne nous donnaient pas à manger, de plus ils avaient pris le peu de vivre que les français avait laissées ; lorsqu’ils ne nous voyaient pas, nous allions rechercher sur les lieux où ils avaient abattu des moutons et des bœufs, les foies et la graisse qu’ils avaient laissés. Un mois dura cette triste existence ; j’en tombai malade »L’artillerie allemande bombardait maisons, fermes, églises et tous les édifices en hauteurs, provoquant l’émoi et la panique auprès de la population. Des bombardements qui ont marqué les esprits. Charles Gosserez, 10 ans, de Mamey (Meurthe-et-Moselle) arrivé le 11 septembre 1914 à Nice relate la sanglante scène dont il a été malheureusement témoin: « On fut chasser après un furieux bombardement. Ils ont resté une nuit, ils ont tués deux vieillards un l’on getter dans un puit parse qu’il ne voulait pas leur donner son argent »Marie Bouvry raconte également les bombardements qu’elle a vécue : « C’est alors que les premières bombes furent jetées sur mon pays, abattant quelques maisons, mettant un peu de trouble dans nos âmes, nous forçant à nous réfugier dans les caves »Jules Sayer,12 ans, habitant la commune de Bionville (Meurthe-et-Moselle) arrivé à Cannes écrit dans son récit comment les Allemands ont envahi et bombardé sa commune : « Le deux août 1914 au moment où la guerre éclata avec l’Allemagne. Moi un petit enfant de 10 ans habitant la commune de Bionville (meutre et moselle) que les Allemands ont envahie vingt trois août 1914. Vers une heure du soir un obus éclata en face de notre maison qui prévenait nos soldats que l’ennemis était la. Alors une longue bataille s’engagea, mais les soldas Français trop faible refoulèrent, les Allemands entrèrent dans mon pays. »

Henri Collet, 13 ans, d’Apremont-La-Forêt (Meuse) réfugié à Levens détaille avec une certaine maturité le tragique bombardement  de son village : « Il était alors huit heure du matin ; malgré les boulets et les bombes incendiaires qui tombaient sur notre pauvre petit village, tous les habitants sortirent des maisons. Les gendarmes faisant le tour du village invitaient les habitants à rentrer chez eux en fermant les portes et fenêtres : cependant les bombes tombaient toujours ; l’une d’elles tombait sur l’abattoir, qui venait à peine d’être construit, une deuxième écrasait la maison d’un propriétaire qui était venu s’y réfugier, un cultivateur avec sa famille de Montsec, village situé à cinq kilomètres plus à l’ouest du notre. Il y eu là sept victimes. Le nombres de bombes cessaient de tomber allait en augmentant. La maison de ma grand-mère subit le même sort avec beaucoup d’autres; tous les habitants se réfugiées dans les caves d’un grand château situé au bord du village. Trois cents habitants d’apremont se trouvent là , consternés et s’adressaient au Tout Puissant pour venir à leur secours. »


Le départ


Être chassé par l’ennemi ou quitter de leur plein gré leurs villages, leurs amis, leurs bêtes et les souvenirs entassés par peur de représailles ou  par crainte pour leur vie et celle de leurs enfants à été un véritable choc émotionnel pour les familles et en particulier pour ces petits réfugiés qui connaîtront l’effroi durant cet exode. Le sort de ces enfants sera bien différent en fonction des itinéraires de voyage bien souvent méconnus.Le jeune Henri Julien Rémy, 12 ans, du village de Malancourt (Meuse) arrivé à Nice le 23 février 1917 à travers ces quelques lignes expose admirablement bien son départ précipité : « Pendant ce temps les barbares allaient toujours l’avant, mais une fois au passage de la Marne, les Français leur livrent une sanglante bataille qui leur fit subir des pertes sanglantes et les fit reculer d’une quarantaine de kilomètres. Furieux de ce désastre les officiers allemands donnèrent ordre d’évacuer le village et menacèrent de fusiller quiconque retournerait au village. Alors mon père ma mère et mon grand frère remplirent des sacs de linge et  de nourriture puis nous allâmes chargé tout cela sur deux grosses voitures de ma cousine qui elle aussi emportait tout ce quelle pouvait et bientôt  un long convoi fût réuni prêt à partir. Beaucoup de gens pleuraient il a fallu quitter maison, campagne et tous les animaux domestiques, puis ce fut le signal du départ. »

Tous racontent un départ angoissant mais identique en y mettant plus ou moins de sentiments plus ou moins de détails en fonction de leur ressenti. Ces quatre témoignages récapitulent bien les départs,  affolés et rapides afin de fuir l’ennemi : Henri Laurant ,11 ans, de Dimbley (Meuse) arrivé à Spéracèdes en 1914 écrit : « Ce fut un sauf-qui-peut général. Tout le monde fuyait devant les obus et les balles, emportant ce qu’il pouvait, surtout du manger, et quelque chose pour se coucher, et quelques uns rien du tout croyant que l’ennemi n’avancerait pas plus loin. Nous sommes partis le 24 août 1914, en abandonnant comme les autres ce que nous avions. Les troupes étant en partie repassées, tout le monde étant affolé à l’approche des Allemands , on ne pensa plus qu’à partir.»Georges Laffineur, 12 ans, de Bièvres (Ardennes) arrivé à Grasse en juillet 1916 : « Le dix-sept août l’ennemi était déjà dans le bourg voisin et bombardait notre village. Les Français en reculant nous disaient de fuir le plus tôt possible. Nous préparâmes à la hâte un petit baluchon et nous partîmes en pleurant.Il était temps, l’ennemi était dans la village et y mettait le feu. En nous en nous en allant nous jetâmes un dernier regard vers nos maisons qui brûlaient ».Madeleine Berque, âgée de 12 ans, quitte son village (Bièvres) dans les Ardennes pour se réfugier à Cabris en juillet 1916. Elle rapporte : « Ils étaient dans la bourg voisin de mon village et le bombardaient quand vers quatre heures de l’après-midi du dix-sept août, un capitaine d’infanterie ordonna à la population de fuir le plus rapidement car l’ennemi avançait avec rapidité sur le pays. Nous préparâmes à la hâte chacun un petit paquet car nous n’avions qu’une demie-heure pour sortir du village. Les uns montaient sur des chars, d’autres fuyaient en criant : « voici l’ennemi ». Les obus pleuvaient de toutes parts. C’était un affolement de la foule indescriptible ».Marin Mattioli 12 ans de Xeuilley (Lorraine), réfugié à Levens se souvient : « C’était le Mardi 8 Septembre 1914. Par ordre militaire, nous quittons avec mes parents notre maison de Xeuilley (Meurthe et Moselle) pour aller on ne sait où […]. Nous partons toute la famille à 3 heures du matin emportant quelques effets dans un sac. C’est en demandant ici et là le chemin que nous arrivons à Colombey-Les-Belles. Nous sommes très fatigués moi et mes fréres d’avoir marché toute la journée. Mon frére Jean à 7 ans, Marcel 5 et moi 9. Ma maman mène ma petite soeur de 2 ans dans une petite voiture. Tout le long de ce chemin nous ne faisons que rencontrer d’autres personnes qui, comme nous ont été obligées de partir […]. Enfin, cahin caha, nous arrivons en vue de Soulosse. Là, toute la contrée est peine de soldats, où l’on nous dit : « il faut partir, personne ne s’arrête ici! Ordre militaire! ». Il est presque nuit et maman nous dit « Il faut marcher,  petits » mon plus jeune frére pleure, il ne peut plus avancer et pour comble de malheur, il pleut. »

Jour après jour, des flots de réfugiés se dirigent vers les gares les plus proches venant  de zones de guerre telles que la Somme, la Meuse, le Nord, la Meurthe et Moselle, la Lorraine, la Marne etc…Ils sont évacués progressivement en trains à bestiaux, trains de marchandises vers les zones non occupées comme les Alpes-Maritimes dans des conditions épouvantables : trains bombardés, wagons bondés, sans éclairage. Ces malheureux voyageaient des heures interminables debouts, la peur et la faim au ventre. Les enfants témoignent de scènes macabres. Marin Mattioli  poursuit son récit : «  Enfin vers 2 heures de l’aprés-midi nous montons dans le train, mais c’est à peine si l’on peut remuer, les wagons sont bondés de gens, certain n’a qu’un pantalon, un autre a ses pieds nus, l’un pleurent sachant ce que sont devenus sa femme et ses enfants, il nous dit qu’il à passé par une fenètre, ses enfants,… par une autre. Attachés au train il y a des wagons pour les soldats, d’autres par les blessés, d’autres pour les réfugiés. Le train est si long qu’on en voit ni le commencement ni la fin et nous allons doucement, doucement ».Georges Laffineur rapporte les bombardements du train : « Vers dix heures du soir, entre Dugny et St Mihiel, les allemands qui étaient tout prés de nous bombardèrent deux fois, la deuxième fois le train fut coupé en deux, deux personnes furent tués et le chauffeur blessé mortellement et le tender endommagé ».Madeleine Berque résume très bien en quelques lignes son voyage très éprouvant : « Nous avons attendu, par une pluie battante l’arrivée du train. Lorsqu’il arriva, il était six heures du soir. Nous étions mouillé jusqu’au os. Nous n’y fîmes même pas attention. Nous précipitâmes chacun ou nous pouvions. Nous ne pouvions nous asseoir car c’était un  train de bestiaux. Enfin le train s’ébranle et nous voilà partis. Entre Verdun et Saint Mihiel, notre train fût bombardé deux fois ; Quelle panique ! Tout le monde était glacé d’effroi. On entendait de toutes parts des cris déchirants. Nous eu vite ait de retrouver notre sang-froid. Notre voyage s’effectua sans autre incident ».Henri Laurant témoigne également de son long et trajet vers Nice : « […] nous fûmes embarqués dans un train de bestiaux à Dugny, pour l’inconnu. Nous étions entassé comme des harengs dans une tonne. Ce fut encore un nouveau coup pour ceux qui étaient avec nous, il fallut quitter ce que nous avions pris et nos chevaux. Ce qui nous réconforta un peu, c’est que partout où nous passion, nous étions bien accueilli ».



L’arrivée dans les Alpes-Maritimes


Bien qu’un grand nombre des enfants réfugiés soient répartis sur l’ensemble du territoire français, beaucoup ont été accueillis par les habitants de diverses communes des Alpes-Maritimes. À travers les  récits souvent élogieux des petits écoliers, nous pouvons constater leur soulagement  d’êtres enfin arrivées à destination. Madeleine Koquert,10 ans, de Sermaize-les- bains (Marne) lors de son arrivée à Nice témoigne de sa prise en charge : « Enfin nous sommes arrivée à nice ; j’ai été très contente de voir la mer que je n’avais jamais vue. A Nice  j’ai rencontré un monsieur très bon qui m’a amenée chez lui où je suis encore. Il y a des demoiselles qui sont très gentilles. Je les aime bien et je les remercie beaucoup du bien qu’elles me font ». Henri Collet en quelques lignes émouvantes évoque ses sentiments et sa reconnaissance : « […] on nous à fait partir pour Levens où nous sommes arrivés le 26 octobre à cinq heures du soir. […] depuis cette époque, mes parents sont logés chez M. Grasiglia quand à moi en arrivant à Levens je suis rentré chez M. Reinar qui avait demandé un petit garçon réfugié. Là je suis toujours bien soigné ; aussi je le remercie de ce qu’il a fait pour moi, j’en garderai bien longtemps un souvenir ému et je tache d’être bien sage pour lui prouver toute ma reconnaissance ».Certaines familles ont été conduites d’hôtel en hôtel avant de s’installer dans un logement comme l’explique Lina Birgel, 12 ans, originaire de Blainville-sur-l’Eau (Meurthe-et-Moselle) : «  En arrivant à Cannes il y avait toute la population Cannoise qui nous regardait puis on nous à fait rentrer dans une grande salle d’attente là on nous à donnè du café au chocolat pour les grandes personnes et du lait pour les petits bébés quand nous avons fini de manger on nous a conduits dans une petite salle oû on nous à fait rester toute la nuit puis vers 6 heure du matin on nous a conduits à l’hotel Paradis puis à l’hotel de France et puis à l’hotel Montfleury oû nous restâmes trois mois. Enfin mes parents ont loue un appartement au souquer Rue du Pré. Je vais à l’école de la rue Macè mes compagnes sont très gentilles et mes maitresses font tout pour me faire oublier mon chagrin ».Malgré les attraits de la côte d’Azur, quelques enfants expriment à travers leurs récits le souhait que retrouver le village qu’ils ont fuit pour échapper à la mort comme Simone Courtier 12 ans de Creüé (Meuse) arrivée à Contes : « Le soleil de la  côte d’azur et si merveilleux et Nice l’hiver est un paradis ; c’est une grande joie pour nous quand nous pouvons y aller de temps en temps, mais malgré cela, béni soit le jour où nous pourrons revoir nos riches prairies arrosées par la Meuse et la vaste plaine de la Woevre où le blé et tout ce qui fait vivre le peuple français poussent à profusion ». De même que Marin Mattioli : « Nous nous efforçons d’apprendre le plus à l’école en attendant le jour prochain nous l’espérons ou nous retournerons en toute sécurité dans notre village de Xeuilley ».La guerre terminée, les réfugiés ont pu regagner leur village d’origine. Certains y sont retournées, d’autres sont restés et se sont installés dans les Alpes-Maritimes jusqu’à la fin de leur jour…


Bibliographie


Hélène Cavalié, Alexandrine Longatte, Petits réfugiés de la Grande Guerre. Récits d'écoliers des frontières évacués dans les Alpes-Maritimes.Recherches régionales. Alpes-Maritimes et contrées limitrophes, 2016 n°211.







Information préalable


Les récits des enfants ont été retranscrits fidèlement. L'orthographe et la ponctuation n'ont aucunement été modifiées.




Les pupilles de la Nation


Dès 1917, le statut de pupille de la Nation est instauré en France. Malgré la situation difficile de la guerre, l’État vient en aide aux veuves et orphelins de guerre par la loi  27 juillet 1917 parue au Journal Officiel du 29 juillet 1917.La France adopte les orphelins dont le père, la mère ou le soutien de famille a péri au cours de la Grande Guerre, victime militaire ou civile de l’ennemi.Sont assimilés aux orphelins les enfants nés ou connus avant la fin des hostilités, dont le père, la mère ou le soutien de famille sont dans l’incapacité de gagner leur vie par le travail, en raison de blessures reçues ou de maladies contractées ou aggravées par suite de la guerre.Ainsi, la Nation soutient la jeune génération en leur octroyant jusqu’à 21 ans (âge de la majorité de l’époque) des subventions d’entretien, d’études, des bourses, des exonérations pharmaceutiques pour les soins médicaux, des subventions d’apprentissage et des subventions spéciales dites de pécule. Le statue de pupille de la Nation est désormais né dans un esprit d’égalité et de proportionnalité.Un office national des pupilles de la Nation émane de la loi du 27 juillet 1917. Cet établissement public français, rattaché au ministère de l’Éducation nationale à la charge de la gestion du statut des pupilles de la Nation.








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