La tour Jean-sans-Peur, les petits secrets de la grande histoire
- anaiscvx
- May 2, 2024
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2e arrondissement
Ce lieu chargé de six siècles d’histoire, situé au 20 rue Étienne Marcel, a seulement été redécouvert en 1868 lors du percement de la rue. Classé monument historique en 1884, il a été restauré en 1893. Mais ce n’est que depuis 1999 que la tour est ouverte au public. Les enfants qui jouent dans la cour élémentaire de l’école qu’elle jouxte et surplombe, n’imaginent pas du tout quel fut son étonnant destin.Jean-Paul Gourévitch

Beaucoup moins connue que sa presque voisine la tour Saint-Jacques, mais au moins aussi singulière, la tour Jean-sans-Peur de 21 m de haut est le dernier vestige du célèbre hôtel des ducs de Bourgogne construit à la fin du xiiie siècle par Robert II d’Artois. Elle doit son nom au fait qu’elle a été édifiée entre 1409 et 1411 par le duc Jean Ier de Bourgogne, dit « Jean Sans Peur », pour fortifier sa résidence au moment de la guerre entre les Armagnacs et les Bourguignons.
Une tour sur une tour…
Cette fortification, la plus haute tour médiévale de Paris, détient la particularité d’avoir été construite sur les vestiges d’une tour de l’enceinte de Philippe Auguste dont on peut voir d’ailleurs des restes dans la cave.
Le donjon qui la couronne, avec ses créneaux, ses deux salles de « sûreté » et ses mâchicoulis, manifeste le double enjeu du propriétaire : assurer une défense et affirmer une puissance.
On y remarque le grand escalier en vis avec sa niche gothique et le superbe décor végétal de sa voûte (chêne, houblon, aubépine). Selon certains historiens, il figurerait l’arbre généalogique de la famille. Le chêne, à l’extrémité de l’escalier, représenterait le père ; les rameaux d’aubépine la mère ; et au milieu, les lianes de houblon, le fils, Jean sans Peur lui-même.
Un lieu convivial
La visite se poursuit par le trône de Jean sans Peur et la salle de réunion. Mais il ne faut pas manquer les latrines (chauffées !) de chaque chambre qui ne se déversent pas sur l’extérieur mais dans un conduit incrusté dans le mur, qui débouche sur une fosse souterraine.
C’est devenu aujourd’hui un lieu d’expositions temporaires, de parcours ludiques pour les enfants, de conférences et parfois de concerts, sur la vie au Moyen Âge, la santé, l’amour, le système éducatif, ou l’art de la table qui replonge le visiteur dans les rites de la préparation et de la succession des mets. Où l’on découvre que partager le pain rend les convives co-pains.
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