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Proust

Marcel Proust  écrivain français du XIXe siècle dont l’œuvre principale est À la recherche du temps perdu naît à Paris le 10 juillet 1871 dans le16e arrondissement au 96 de la rue Fontaine. Sa mère Jeanne Clémence Weil, est issue d’une grande famille bourgeoise juive et aisée. Son père Adrien Proust  d’origine catholique est professeur de médecine à Paris.

 

En 1870, Jeanne Proust est enceinte, le couple quitte Paris pour se protéger des émeutes de 1870 et de la commune de Paris, et se réfugie à Auteuil. Les privations alimentaires et la blessure par balle de son mari à l’occasion des événements l’ont beaucoup affectée, sa grossesse est compliquée, l’accouchement difficile. Marcel naît si fragile qu'Adrien craint pour la vie de son fils. Il l’entoure de soins particuliers, Marcel vit mais sa santé demeure fragile. Il est sujet a de violentes crises d’asthme, particulièrement au printemps. Ces épisodes d’étouffement sont si graves, que l’enfant risque de perdre la vie dès les beaux jours. Cette menace le poursuit durant toute sa vie jusqu’à son décès.Âgé de 11ans, Marcel Proust entre au lycée Condorcet où il obtient le tableau d’honneur en 1884 en dépit de ses absences récurrentes dues à sa mauvaise santé. Il étudie la philosophie dans la classe d’Alphonse Darlu, a pour ami Jacques Bizet (futur médecin et fils de Georges Bizet célèbre compositeur).Les premiers essais littéraires de Proust datent du lycée en 1892 avec l’aide de ses anciens condisciples de Condorcet, il participe assidument à la création d’un petit journal Le Banquet.À partir de ce moment, débute pour Proust une ascension mondaine.Il est introduit dans  plusieurs salon parisiens, se lie d’amitié avec le fils d’Alphonse Daudet, Lucien Daudet (futur peintre et écrivain). De leur amitié naît une liaison sentimentale.


Un piètre soldat !


À 18 Ans, Marcel devance l’appel sous les drapeaux de 1889 à 1890. Ce service militaire est une aubaine, pour l’écrivain ne sachant pas quoi faire après le Lycée.


Soldat de deuxième classe au 76e régiment d'infanterie d’Orléans (caserne Coligny), il a belle  allure mais c’est tout ! Il passe inaperçu au garde à vous mais les choses se compliquent dès qu’il bouge ! En effet, il est maladroit et apathique, loupe invariablement sa cible au tir car il redoute le choc du recul de son  fusil sur l’omoplate. En revanche, lorsqu’on lui demande quel fait d’armes il admire le plus, il répond : « Mon volontariat ». Son asthme, ne facilite pas sa vie en collectivité, sa respiration bruyante empêche ses camarades de chambrée de dormir…Il bénéficie d’un service militaire à la carte, grâce à l’intervention de son père qui fait jouer ses relations. Il est exempté d’exercices physiques, de natation, de parades matinales… Il termine soixante troisième au classement de sortie sur soixante quatre. Malgré ce classement déplorable, Marcel tente de prolonger son expérience sous les drapeaux mais en vain… La Patrie le remercie, soulagée !


Patriote dans l'âme


Rendu à la vie civil, Marcel étudie les sciences politiques puis s’inscrit en licence à la Sorbonne. Il est licencié en lettres en 1895.Grâce à la fortune familiale, il même une existence confortable qui lui permet de fréquenter les salons de la grande aristocratie des faubourgs Saint-Germain et Saint-Honoré. En1894, Il fait la connaissance de Reynaldo Hahn qui devient par la suite son grand amour caché. Proust mène une vie de désœuvrée, son asthme le fait souffrir et le décès de ses parents (son père en 1903 puis sa mère en 1905), l’affecte si profondément qu’il est interné à Billancourt au sanatorium pour névrosés entre décembre 1905 et janvier 1906.A-t-il pris conscience de sa frivolité et de l’inutilité de sa vie ? Brusquement, en 1908, il se remet au travail avec acharnement ce qui le conduit à l’écriture de Le temps perdu.Début de 1913 Proust cherche désespérément un éditeur pour le premier tome intitulé Du côté de chez Swann. Il demande de l’aide à son ami d’enfance René Blum (frère de Léon Blum) qui a ses entrées dans le monde de l’édition. Son manuscrit est proposé à l’éditeur Bernard Grasset qui lui propose un contrat. Celui-ci est signé en mai 1913.La guerre éclate, Grasset arrête ses activités. Proust revient à Paris, où il découvre une ville obscure, étrange, un Paris menacé par les avions allemands. Il attendra la fin des hostilités pour publier les six autres tomes de son œuvre À la recherche du temps perdu où dans chaque roman l’ecrivain évoque le conflit.


« Je tremble chaque jour »


Reformé en 1915 car son état de santé s’est considérablement dégradée, Proust  n’en demeure pas moins patriote dans l’âme et participe à sa manière à la guerre en observant l’arrière puis en décrivant ses émotions. Il nous fait partager, dans ses écrits, la stupidité du nationalisme, le délire patriotique de ceux (politiques, officiers de haut rang, généraux) qui n’ont pas assisté aux ravages humains et matériels mais qui ont envoyé à l'abattoir les soldats.Lorsque la guerre éclate en 1914, Proust est très anxieux, obsédé que la France soit vaincue Il voit partir au front son frère cadet Robert, chirurgien, ses amis proches. il écrit une lettre dès 1914 où transpire son angoisse : « Pour bien des amis je tremble chaque jour de trouver des noms dans les listes de tués. Je suis bien humilié, quand tout le monde sert, d’être moi-même si inutile »Un soir du 6 novembre 1914, il correspond avec Lucien Daudet son ami parti au front :« Mon cher petit, si ce n’était pas une telle joie – autant qu’on peut en avoir ce moment –, de recevoir une pareille lettre, de quelqu’un à qui je n’ai cessé un jour de penser avec une tendresse sans cesse grandissante, quel repos déjà de lier ces pages où il n’y a ni « boche », ni « leur Culture », ni « pleurer comme un gosse », ni « sœurette », ni tout le reste. Toutes choses du reste qu’on supporte bien facilement tant on souffre en pensant au martyr des soldats et des officiers, et tant on est ému de leur sacrifice. […] Mon cher petit, j’ai été tourmenté pour mon frère, son hôpital à Étain a été bombardé pendant qu’il opérait, les obus crevant sa table d’opération. Il a été du reste cité à l’ordre du jour, pas pour cela mais pour tant d’autres choses qu’il ne cesse de faire. Malheureusement, il va au-devant des plus grands dangers et jusqu’à la fin de la guerre je ne sais ce que le lendemain m’apportera comme nouvelles […]. » Marcel Proust vit au jour le jour, inquiet pour son frère, ses amis qui sont au front. Il conseille à Reynaldo Hahn incorporé à Albi dans un courrier du 21 novembre 1914 des lectures : « Si vous voulez lire des comptes rendus de la guerre ce n’est pas dans L’Homme libre (des plus médiocres) mais dans l’admirable article (j’ignore l’auteur (1) ) que publie chaque jour en première page sous ce titre La situation Militaire, le Journal des Débats. On "voit " les opérations. Le petit compte rendu d’Hutin dans l’Écho de Paris, très inférieur était cependant assez net. Mais depuis qu’il a changé de place dans le journal il ne vaut plus rien. Mon petit Reynaldo restez le plus que vous pourrez à Albi où du moins je j’ai pas (au même degré) à me dire. Mon frère a t-il ce qu’il faut ? Bon souper, bon gîte ? […] Adieu mon petit Albigeois et tâchez de le rester […] »Le 15 février 1918 Marcel Proust écrit à son frère Robert qui est sur front en Italie lui demandant une faveur pour son ami Lucien Daudet. il lui fait part de son problème de vue ainsi de son souci de ne pouvoir finir son roman : « Si jamais tu me récris - mais c’est déjà trop beau d’avoir eu ces mots de toi si inespérés, et si souvent relus, dis-moi si "le cas échéant, tu accepterais d’avoir Lucien Daudet comme secrétaire […] je crois qu’il aimerait être avec toi. Mais il n’est je crois qu’infirmier de 2e classe, et de plus comme il a 40 ans et est exceptionnellement intelligent, je pense qu’il voudrait un travail un peu relevé. Mais je te dis tout cela selon l’expression courante « incidemment ». Mes yeux me font de plus en plus mal et le nombre de mes épreuves s’accroît au fur et à mesure, ce qui m’inquiète non pas pour ma vue mais pour la possibilité de terminer mon ouvrage. La maison va être un hôpital car nous attendons le mari de Céleste, atteint d’un état vague qui est soit la fièvre des tranchées, soit le paludisme, soit la tuberculose. » (2)


La Grande Guerre dans son œuvre


Cette guerre, Marcel la suit de près, dans la presse quotidienne, où il puise une quantité de renseignements notamment dans les chroniques militaires, principalement celles de Joseph Reinach dans Le Figaro, d’Henri Bidou dans Le Journal des débats ou du colonel Feyler dans le Journal de Genève.  S'agissant de ce dernier, Proust pense que les journaux suisses sont peut-être plus lucides en matière d’analyse, n’étant pas de parti pris. Proust lit donc beaucoup mais surtout analyse, soupèse les informations et puise une mine de renseignements. Bien qu'il n'ait pas combattu au cours de la Grande Guerre, son attention au conflit est importante. Il s'intéresse tout particulièrement à la stratégie militaire, domaine dans lequel il acquiert d'importantes connaissances. Ainsi, il se sert de ce conflit dans son œuvre du Temps retrouvé, augmentant son texte, le réécrivant à la connaissance de la lumière de la guerre. Il y aura donc dans La Recherche… un avant-guerre et un après-guerre, qui débute en fait au moment même du conflit.

(1) Proust apprendra plus tard que l’auteur était Henri Bidou (cor. IX, 135, note 4.)

 

 

 

 

 


Son œuvre Le Temps retrouvé est composé de sept tomes dont certains sont subdivisés en plusieurs parties. Les trois derniers tomes ont été édités à titre posthume, la dernière publication datatnt de 1927.Les sept titres de cette œuvre sont :


À LA LIGNE À CHAQUE TIRET


- Du côté de chez Swann (1913)

A l’ombre des jeunes filles en fleurs (1919)

- Le côté de Guermantes (1920-1921)

- Sodome et Gomorrhe (1921-1922)

La prisonnière (1923)

- Albertine disparue (1925)

- Le temps retrouvé (1927)

 

 

 

 

 
 
 

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