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Saint-Germain-des-Prés, histoire d’une abbaye capitale


« Il n’y a plus d’après, à Saint-Germain-des-Prés » chante Juliette Greco. La vieille église, née il y a près de quinze siècles, aborde pourtant l’avenir avec les couleurs d’une jeunesse retrouvée.Philippe Delorme


Bâtie aux xie et xiie siècles dans le style gothique primitif, l’église de Saint-Germain-des-Prés, quoique plusieurs fois remaniée, figure parmi les plus anciens établissements religieux de Paris. Néanmoins, l’édifice actuel apparaît relativement récent au regard de la longue histoire, plusieurs autres sanctuaires païens et chrétiens l’ayant précédé au même endroit.


Un cadre champêtre

Pour desservir la basilique de Childebert Ier, Germain, évêque de Paris de 555 à 576, fait venir d’Autun, dont il est originaire, une communauté de religieux, observant la règle de saint Antoine et saint Basile, puis celle de saint Benoît. Il place à leur tête l’un de ses plus chers disciples, Doctrovée. Le 6 décembre 558, quelques jours seulement avant sa mort,

Childebert Ier a accordé une charte à cette abbaye, assortie de généreuses donations, dont le fief d’Issy avec ses appartenances et dépendances, ainsi que les revenus des pêcheries de la Seine jusqu’au ruisseau de Ménilmontant. Dès le 23 décembre suivant, il ira reposer dans ce qui deviendra la première nécropole des Mérovingiens, avant même celle de Saint-Denis. Childebert est enterré entre le deuxième et le troisième pilier sud. Au fil des générations, et pendant plus d’un siècle, il sera rejoint par sa veuve Ultrogothe, puis nombre de princes et princesses de sa parentèle, Caribert, Bertrude, Chilpéric Ier, Frédégonde, Clotaire II, Childéric II, Bilihilde leur fils Dagobert… dont les sépultures seront réparties dans le chœur des moines.

Mais c’est le tombeau de Germain, réputé miraculeux, qui devient bientôt l’objet d’un pèlerinage populaire. Dans son De Gloria confessorum, Grégoire de Tours évoque ainsi un paralytique « se tenant ordinairement au portique de Saint-Vincent, où repose le corps de saint Germain ». En effet, c’est dans la chapelle dédiée à saint Symphorien que le pieux évêque a été inhumé, le 28 mai 576. Dès le siècle suivant, son nom va servir à désigner l’abbaye, comme l’église. En 754 ou 756, en présence de Pépin-le-Bref et de son fils, le futur Charlemagne, les reliques de saint Germain seront transférées derrière l’autel principal.

Dès son époque, Venance Fortunat assure que le sanctuaire parisien surpasse « la magnificence du temple de Salomon. […] Les vérités sublimes, cachées jadis sous le voile de l’ancienne loi, s’offrent ici sans voile aux regards des hommes. […] L’église de Paris, dont la superbe voûte porte sur des colonnes de marbre, est d’autant plus belle, que sa pureté n’a jamais été souillée. Elle reçoit par les verrières de ses fenêtres les premiers rayons du jour, et la main de l’artiste y a emprisonné la lumière.

Dès l’aurore incertaine, la lumière diffuse inonde ses lambris. Elle brille de ses propres feux, avant d’être visitée par le soleil. C’est le pieux roi Childebert qui a donné à son peuple ce gage immortel de son amour. »

Un témoignage postérieur détaille « la voûte ornée de lambris dorés, les murailles embellies de peintures à fonds d’or, le pavé composé d’un assemblage de petites pièces, le toit couvert d’ornements de cuivre », d’où le surnom de « Saint-Germain le Doré » qu’on lui donnera pour la différencier de Saint-Germain-l’Auxerrois, situé sur la rive droite. Cependant, c’est celui de « Saint-Germain-des-Prés » qui finira par s’imposer, en raison de son cadre alors champêtre.


Un destin mouvementé

À son abbaye, l’évêque Germain a conféré un privilège d’immunité, confirmé plus tard par Clotaire II, l’exemptant de toute sujétion à l’égard de l’autorité royale. Sur le plan ecclésiastique, l’abbé est donc élu par les moines, et soumis directement au Saint-Siège. Il dispose librement des biens du monastère. Au centre d’un vaste réseau, à la fois spirituel et économique, qui s’étend vers la Flandre, la Bourgogne et la Suisse, Saint-Germain-des-Prés prospérera durant la Renaissance carolingienne, et jusqu’aux invasions normandes.Épargnée à plusieurs reprises contre paiement d’une lourde rançon, l’abbaye n’échappe pas au pillage et à l’incendie lors du raid viking de 861.

Un quart de siècle plus tard, une nouvelle église sort à peine de terre, qu’elle est à nouveau ravagée et brûlée, lors du siège de Paris, entre 885 et 887. Il faut alors attendre plus d’un siècle pour que l’abbé Morard décide de la rebâtir depuis les fondations, au lendemain de l’an 1000, sous le règne de Robert II le Pieux. La base du clocher actuel date de cette reconstruction. On utilise la pierre de taille, matériau encore rare à l’époque. Deux tours encadrent le chevet. Les chapiteaux de la nef sont décorés de thèmes mythologiques ou théologiques. La technique de dendrochronologie donne pour les bois de charpente une date d’abattage comprise entre 1018 et 1038. Par ailleurs, on sait que la dédicace – « en l’honneur de la Sainte-Croix et de Sainte Marie mère de Dieu, et des saints martyrs Etienne et Vincent, et du saint confesseur Germain » – a eu lieu un dimanche, le 19 novembre, sans doute en 1021, sous l’abbatiat d’Ingon.

En 1204, la congrégation adopte la réforme clunisienne et, en 1129, un concile extraordinaire réunit autour du roi Louis VI et de la reine Alix, douze évêques, plusieurs abbés et le cardinal légat Matthieu d’Albano. Quelques années plus tard, l’abbé Hugues de Saint-Denis achève le chantier de l’église. Le chœur est relevé dans le style gothique, avec un déambulatoire et des chapelles rayonnantes. Le portail du clocher est rehaussé d’un porche décoré de huit statues colossales et d’un bas-relief de la Cène, détruit à la Révolution. L’abbé Hugues fait également sculpter des gisants pour les mausolées royaux. Une nouvelle dédicace est célébrée le 21 avril 1163, en présence du pape Alexandre III et de nombreux prélats, clôturant un siècle et demi de travaux.

Les bâtiments monastiques, insuffisants et délabrés, sont rebâtis durant le xiiie siècle, sous l’impulsion de l’abbé Eudes : cloître, réfectoire, salle capitulaire, dortoirs et surtout la somptueuse chapelle de la Vierge, œuvre de l’architecte Pierre de Montreuil, qui sera aussi l’un des maîtres d’œuvre de Notre-Dame.


Transformations architecturales

En 1368, à la faveur de la rénovation de l’enceinte fortifiée de Paris, voulue par Charles V, Saint-Germain-des-Prés se ceint de murailles et de douves. C’est alors l’une des plus riches et puissantes abbayes du royaume. Un bourg s’est établi à l’ombre des bâtiments religieux où prospèrent artisans et commerçants, bénéficiant de franchises fiscales. Créée sous Louis XI, la foire Saint-Germain s’inscrira très vite dans le calendrier élégant de la capitale. Aux alentours s’installent d’autres communautés religieuses, attirées aussi par la proximité de l’université et des écoles.

La discipline monastique se relâchant, l’abbé Guillaume Briçonnet, évêque de Lodève, confie à des membres de la congrégation casalienne de Chezal-Benoît, dans le Berry, le soin d’en réformer la règle. Lorsque la peste frappera l’Île-de-France, en 1561, Charles ix et Catherine de Médicis se réfugieront derrière les murs de l’abbaye. À la fin du siècle, en 1586, le cardinal Charles Ier de Bourbon, abbé commendataire – le « Charles x » de la Ligue –, fait édifier un palais abbatial, sans doute par Guillaume Marchant. C’est la deuxième construction en briques et pierres de Paris, préfigurant le style Louis XIII. Quatre ans plus tard, Henri IV, qui assiège Paris, fait de Saint-Germain un poste d’observation.

En 1631, la congrégation des bénédictins de Saint-Maur s’installe à Saint-Germain-des-Prés, dont elle fait son abbaye-mère. L’antique monastère se métamorphose alors en un grand centre intellectuel, à l’austérité sans faille.

Piété, ardeur à l’étude, stricte observance sont les mots d’ordre de ces érudits « mauristes » qui inventeront la science historique, alliant rigueur d’analyse et lecture attentive des sources. Parmi eux, on note les noms de dom Jean Mabillon, dom Bernard de Montfaucon, Denis de Sainte-Marthe, Michel Félibien ou Guy Alexis Lobineau. Cependant, les embellissements de l’église se poursuivent. Une voûte en pierre se substitue à la charpente. En 1656, on remplace le dallage du chœur. Un nouveau maître autel est flanqué de stalles. Lors de ces travaux, on redécouvre les sarcophages de Childéric ii et de son épouse Bilihilde, ainsi que d’autres tombes mérovingiennes, pour lesquelles on sculpte des monuments de style gothique.


Décors et ornementations

Le sculpteur Michel II Bourdin réalise un tombeau pour Childebert II, une sorte de sarcophage en forme de bahut en pierre de liais incrusté de marbre rouge et noir, sur lequel on place le gisant du xiie siècle. On fera ensuite d’autres monuments pour Chilpéric, Frédégonde, Clotaire ii et Bilihilde, sur un modèle similaire.

En 1691, l’abbé commendataire, Guillaume Egon cardinal de Furstenberg, transforme le palais abbatial en l’un des plus beaux hôtels de la capitale. Il y ajoute de vastes communs, dont la cour se situe à l’emplacement des actuelles rue et place de Furstenberg. Restauré en 1977, ce palais demeure l’ultime vestige de la splendeur perdue de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, même si l’aménagement intérieur, dévolu aux cours de l’Institut catholique, est purement fonctionnel.

Au xviiie siècle, l’abbé Henri III de Thiard, cardinal de Bissy et évêque de Meaux, fait ouvrir plusieurs rues dans le sud de l’enclos de l’abbaye, dont l’actuelle rue Bonaparte. La place Saint-Germain-des-Prés, avec ses immeubles de rapport, conçue par l’architecte Victor-Thierry Dailly, commence à dessiner l’aspect du quartier d’aujourd’hui. Après 1737, Louis de Bourbon-Condé, cousin du roi et comte de Clermont, fait restaurer les biens de la manse abbatiale par son architecte, Jacques Hardouin Mansart de Sagonne, petit-fils de Jules. Est-ce parce que cet abbé commendataire est aussi grand-maître de la franc-maçonnerie française, mais les doctes mauristes de Saint-Germain semblent gagnés par l’esprit philosophique du temps... À la mort de Clermont, en 1771, Louis xv attend trois ans pour lui nommer un successeur, Charles-Antoine de La Roche-Aymon, qui sera le dernier abbé de Saint-Germain.


Ultimes soubresauts

Avec la Révolution, les ordres religieux sont dissous et l’église dévolue au service paroissial, le 4 février 1791. Les moines doivent se disperser l’année suivante, tandis que le sanctuaire est rebaptisé « maison de l’Unité ». L’orfèvrerie est fondue, le mobilier funéraire détruit ou déménagé au musée des Monuments français d’Alexandre Lenoir. Les bâtiments de l’abbaye sont vendus comme biens nationaux à un certain Ledoux pour la somme dérisoire de 8 120 livres. La plupart seront rasés et les terrains soumis à la spéculation foncière. Les manuscrits et les livres de l’inestimable bibliothèque sont dispersés, certains détruits lors d’un incendie, le 19 août 1794. Auparavant, en septembre 1792, plus de trois cents « suspects » détenus à l’ancienne prison de l’Abbaye – au niveau du 133 boulevard Saint-Germain – auront été massacrés par les sbires de la Commune.

Sous la Terreur, l’église est transformée en raffinerie de salpêtre. On y installe en outre une réserve de charbon et un atelier à forer les canons. Le dallage est arraché, des bassins de cristallisation installés dans la nef et un grand réservoir dans le transept, des fourneaux et des chaudières dans les bas-côtés.

Le culte catholique est d’abord rétabli dans la chapelle de la Vierge par décret 31 mai 1795. L’église sera finalement rendue à son usage originel, le 23 avril 1803. Comme la nef menace de s’effondrer, minée par les écoulements corrosifs, l’architecte des Bâtiments civils, Louis-François Petit-Radel, préconise une démolition pure et simple. Cette solution extrême aurait sans doute été adoptée sans l’obstination de l’inspecteur général François Mazois qui, sous la Restauration, soutient le projet de réhabilitation de l’architecte municipal Étienne-Hippolyte Godde. Celui-ci propose de soutenir les piliers par un système d’étais et de chevalement, selon un ancien procédé médiéval. Avec l’assentiment du préfet de la Seine, Gaspard de Chabrol, en juillet 1821, on dépose les chapiteaux de la nef qui sont remplacés par des copies – les originaux sont au musée de Cluny. Dix piliers de la nef sont remplacés et les murs renforcés. On modifie la chapelle des fonts baptismaux et l’on crée une sacristie au nord du chœur.

Godde souhaitait conserver le petit clocher sud – Sainte-Marguerite – et ne démolir que celui du nord – Saint-Casimir. Hélas, la reprise en sous-œuvre s’avère trop périlleuse et il faut procéder à l’arasement des deux tours au-dessus du second étage. Quant au clocher porche, qui date du début du xie siècle, son niveau supérieur est restauré. Le chœur et les chapelles retrouvent ensuite une nouvelle jeunesse. En 1827, Antoine-Chrysostome Quatremère de Quincy livre une monumentale chaire en marbre. L’année suivante, François-Joseph Heim peint la nouvelle chapelle Vierge.


Rénovations successives

À partir de 1842, Victor Baltard, le futur « père » des Halles, chargé de la décoration des églises de Paris, prend en charge la rénovation. Entre autres, il commande de grandes fresques murales à son ami le peintre Hippolyte Flandrin, financées par la ville. L’artiste réalisera ainsi une Entrée à Jérusalem et une Montée au Calvaire d’inspiration néo-romane, placées de part et d’autre du chœur. Puis vingt œuvres placées face à face, dans les cinq travées de la nef, illustrant des épisodes de l’Ancien et du Nouveau Testament. Les éléments ornementaux – des colonnes à la voûte étoilée – sont l’œuvre d’Alexandre Denuelle. À la mort de Flandrin, en 1864, son programme inachevé sera complété, dans le transept, par Sébastien Cornu – qui orne les croisillons d’un Christ juge et d’un Christ triomphant – puis par Alexandre Hesse.

Le percement du boulevard Saint-Germain et de la rue de Rennes par Haussmann, sous le second Empire, termine la métamorphose du quartier Saint-Germain. Privée de son abbaye, l’église s’assoupit, au milieu de l’agitation moderne. Alors que triomphent les existentialistes, quelques travaux de restauration sont entrepris en 1958 pour le quatorzième centenaire de la fondation. Classée au titre des monuments historiques dès 1862, sous le règne de Napoléon iii, la vénérable bâtisse avait pourtant subi l’outrage des ans.

L’intérieur de Saint-Germain-des-Prés apparaissait aux fidèles comme aux touristes dans un état de délabrement alarmant.

Longtemps noircie par la fumée des cierges et rongée par l’humidité, la magnifique décoration intérieure de Flandrin retrouve peu à peu ses couleurs. Face à l’inertie des pouvoirs publics, s’est alors créé, en 2011, un fonds de dotation pour le rayonnement de Saint-Germain-des-Prés, sous l’impulsion du curé de l’époque, le père Benoist de Sinety.Le programme de restauration a commencé en 2015 par le chœur des moines.

Après extraction des sels – remontées capillaires, infiltrations ou salpêtre –, le décor est dépoussiéré, décrassé et les zones de blanchies traitées.

Parfois, le refixage de la couche picturale écaillée est nécessaire, tout comme le traitement des zones manquantes. Vitraux, statues, ferronneries et boiseries font également l’objet d’une remise en état. Les stucs de marbre sont dessalés en surface, les maçonneries en pierre et les décors consolidés. En cas de manque, une restitution du décor en stuc marbre est proposée, alors que les parements conservés seront quant à eux soigneusement restaurés. Enfin, des fouilles archéologiques conduits parallèlement ont permis de découvrir deux tombes celtiques, ainsi que huit sépultures du Bas-Empire, vingt et un sarcophages mérovingiens et un cimetière médiéval.


Deux tranches de travaux sont d’ores et déjà achevées, portant sur le transept et le vaisseau central de la nef, pour un montant dépassant les 2 millions d’euros. Mais il reste encore beaucoup à accomplir. En fonction des disponibilités financières du fonds de dotation, la restauration des bas-côtés de la nef, de la chapelle des fonts baptismaux, de la chapelle Saint-Maur, puis du déambulatoire et de la chapelle de la Vierge, devrait s’achever à l’horizon 2020…


Première construction

Dans la vie de l’évêque Germain de Paris, écrite vers 587 par son disciple Venance Fortunat, il est brièvement question de cette « basilique de la Sainte-Croix », fondée quarante ans plus tôt par Childebert Ier, quatrième fils de Clovis, sur la rive gauche de la Seine, à l’ouest de la cité. Le souverain a choisi un petit monticule à l’écart des crues du fleuve, dans une vaste prairie au lieudit Locotitia, là où s’élevait jadis un temple gallo-romain, peut-être dédié à Isis. Des fouilles archéologiques, menées en 2015, ont mis au jour deux sépultures celtiques datant des ive au ier siècle avant J.-C., preuve de la haute antiquité de l’occupation humaine.Cette première fondation est d’abord placée sous l’invocation du diacre martyr Vincent, dont Childebert aurait rapporté l’étole du siège de Saragosse, durant sa campagne de 542 contre les Wisigoths d’Espagne. À Tolède, il se serait également emparé d’un magnifique crucifix d’or fin, ce qui expliquerait la double dédicace à la Sainte-Croix et à saint Vincent. Hélas, dans son Histoire des Francs, principale source contemporaine, Grégoire de Tours ne fait nulle mention de tels butins…


Souvenirs réemployés

Du chef-d’œuvre de l’art gothique qu’était la première abbaye, il ne reste hélas qu’un maigre vestige dans le square Laurent-Prache, à gauche de l’église, un portail au musée de Cluny, et quelques éléments réutilisés pour le « tombeau » d’Héloïse et Abélard, au Père-Lachaise.


Pillages en règle

Certaines sépultures ont déjà été bouleversées au milieu du xviie siècle, comme le souligne dom Jacques Bouillart dans son Histoire de l’abbaye royale de Saint-Germain-des-Prés, avant d’ajouter : « D’autres corps parurent entiers et dans leur situation naturelle, enveloppés dans des suaires de linge, de soie, d’étoffes précieuses ; d’autres enterrés tout vêtus et chaussés, ce que l’on reconnut par leurs bottines de cuir que l’on trouva assez entières. » En revanche, le cercueil de Childéric ii a été visité et l’on a dérobé des objets qui y étaient lors d’une première ouverture, en 1645 : « Un grand passement d’or en forme de couronne, un morceau de toile d’or qui lui couvrait le visage, des éperons et sa ceinture […] enrichie d’espace en espace de quelques boucles et ornements d’argent. » Les pillards n’ont laissé qu’« un grand bâton de coudre et une canne fort longue, […] une épée rompue par la poignée et mangée de rouille, la boucle du baudrier composée de trois pièces de fin or, quelques petites plaques d’argent fort minces d’une figure carrée, où était gravé un serpent amphisbène, c’est-à-dire qui a deux têtes, et qui mord par la tête et par la queue. » Enfin, quelques morceaux de liège et de cuir, et « grand vase de gros verre cassé par le bas du col, où restaient quelques parfums. »


Financement des récents travaux

Un fonds, entièrement financé par des mécènes privés, a supporté la majeure partie des frais occasionnés par les actuels travaux de restauration. Si la Ville de Paris, propriétaire des bâtiments selon la loi de 1905, est nécessairement maître d’ouvrage, elle n’abonde en effet qu’à hauteur de 15,2% des dépenses, via le COARC – Service de conservation des œuvres d’art religieuses et civiles. Quant à la région Île-de-France, elle n’a versé que 300 000 euros sur une facture totale prévisionnelle de 5,2 millions. Et, faute d’investissement significatif de la part de la Ville, le ministère de la Culture ne saurait accorder aucune subvention…

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