Intégré au royaume de Bohème depuis le quatorzième siècle, et passé par lui aux Habsbourg, l’ancien duché de Teschen voit s’opposer deux thèses irréconciliables. Pour les Polonais, il s’agit de la simple application du principe wilsonien des nationalités sur une base linguistique, puisque selon les dirigeants de Varsovie la population de la région parlerait polonais à plus de 95%, ce qui est extrêmement abusif même si les populations de langue polonaise sont majoritaires dans trois des quatre districts de la province. Les dernières statistiques autrichiennes donnent en effet 55% de Polonais, 27% de Tchèques et 18% d’Allemands. Les Tchèques contestent bien sûr tous les chiffres fournis par la Pologne et le président Masaryk privilégie une donnée liée à l’héritage de l’Autriche-Hongrie : « La Silésie [de Teschen] appartient à l’État tchéco-slovaque aussi bien au point de vue historique qu’au point de vue juridique ». De ce fait, le caractère tchèque de l’ancien duché serait non négociable.
Il y a là pour les Occidentaux, et en particulier pour la France, une situation difficile puisque les Polonais comme les Tchèques sont des alliés. Proclamer la restauration de l’indépendance de ces deux États est une chose, régler les querelles de frontière entre eux en est une autre.
Teschen revendiqué par les Tchèques et les Polonais
Concrètement, la région est surtout caractérisée par l’existence d’un important bassin minier, que les Tchèques jugent nécessaire au développement des industries Skoda tandis que les Polonais l’estiment indispensable à la renaissance économique de leur pays, encore essentiellement rural et dévasté par la guerre. Elle est aussi un nœud ferroviaire majeur de l’Europe centrale, tout aussi utile à l’un comme à l’autre des deux pays en cause.
Dès l’automne 1918, en Pologne comme en Tchéco-Slovaquie, les esprits s’enflamment. À la fin du mois d’octobre, les Tchèques à Ostrava et les Polonais à Teschen proclament le rattachement de la province à leur pays. Le 5 novembre, Prague et Varsovie décident de se partager provisoirement le territoire, dans l’attente de la décision de la conférence de la paix. Moins de trois mois plus tard, les Tchèques prennent prétexte de la décision polonaise de faire participer les habitants de leur zone aux élections législatives, pour occuper militairement l’ensemble de la région. Le général Piccione, ancien commandant de la Légion tchèque en Italie et commandant en chef de l’armée tchèque pour quelques mois encore, en prend le contrôle au nom des Alliés et du maréchal Foch, ce qui est absolument abusif puisque la conférence de la paix ne s’est pas prononcée. La Pologne en appelle à Paris : « La non-intervention dans cette question menace de provoquer, au centre de l’Europe une nouvelle guerre meurtrière et peut réduire à néant toute l’action polonaise à sa frontière orientale ».
Les tergiversations françaises
Les Alliés répugnent à intervenir directement (dans un premier temps la France refuse d’envoyer des troupes sur place) et Foch précise : « Il semble que nos troupes aient autre chose à faire pour le moment que séparer nos alliés ».
Alors que les diplomates demandent l’envoi d’un bataillon, le commandement militaire estime qu’au regard de la superficie à couvrir et de la nature du terrain il faudrait au moins un régiment d’infanterie renforcé, ressource dont il ne dispose pas. Pour Paris, la situation est d’autant plus difficile que deux importantes missions militaires, avec le général Henrys à Varsovie et avec le général Pellé à Prague forment et parfois encadrent les deux armées en présence. La France parvient à imposer un cessez-le-feu le 3 février 1919, complété le 25 février par un accord sur les zones d’occupation militaire respectives. Les Occidentaux envisagent sans succès plusieurs hypothèses jusqu’en juillet 1920, dont un arbitrage international par le roi des Belges ou une consultation populaire, sur fond de multiplication des grèves qui rendent plus difficile encore la situation économique et sociale dans le bassin minier de Karwina.
Arrivée dans la province le 30 janvier 1920, la commission de plébiscite est suivie par le 15e bataillon de chasseurs, mais la situation sécuritaire est si dégradée que le président français de la commission demande le renfort urgent d’un second bataillon. Les manifestations se font de part et d’autre de plus en plus violentes, les Français comptent plusieurs blessés et un tué par balle. L’arrivée d’une unité de renfort prélevée sur le contingent déployé en Haute-Silésie, le 29e B.C.P., le 18 juin 1920, ne suffit pas à calmer les esprits et il faut envoyer dans la province un nouveau bataillon de chasseurs venant de Sarre. Spécialiste de l’Europe centrale, Isabelle Davion résume : « Les violences passent du chef d’intimidation à l’action terroriste, cette dernière étant principalement due à la milice polonaise du POW (Polska Organizacyja Wojskowa, deux bataillons), laquelle échappe à l’autorité de Varsovie ».
Un accord bilatéral
Confrontée à la multiplications des violences armées et des attentats, mais ausi à l’hostilité générale dans les deux camps du fait des tergiversations diplomatiques françaises, la commission internationale de Teschen acquiert finalement la certitude de l’impossibilité de procéder aux opérations de vote dans des conditions normales de sécurité publique, d’autant que les autorités polonaises diffusent en mai des consignes d’abstention. Repoussée sine die, l’idée du plébiscite est finalement abandonnée au profit d’un accord bilatéral entre Prague et Varsovie sous l’égide de la conférence interalliée, négocié en juillet 1920 à Spa.
Celle-ci propose le 23 juillet 1920 une division en deux parties inégales, coupant même en deux la ville de Teschen, que les gouvernements acceptent sous la pression des Alliés, 58% du territoire et 68% de la population revenant à la Tchéco-Slovaquie avec l’essentiel du bassin minier. Paradoxalement, après des mois de crise aigue, la réponse est bien loin du principe des nationalités et du droit des peuples. Dans la partie revenant à la Tchéco-Slovaquie vivent 155 000 Tchèques mais aussi 148 000 Polonais ; tandis que dans celle attribuée à la Pologne résident certes 84 000 Polonais mais aussi 56 000 Tchèques.Les mauvais esprits ne manqueront pas de souligner rapidement que l’existence d’importants investissements de la société Schneider du côté tchèque n’est pas étranger à cette division…Le 9 août, la mission des troupes françaises prend fin.
Cas sans doute unique de plébiscite non prévu, ultérieurement envisagé puis finalement annulé, le règlement de l’affaire de Teschen ne donne satisfaction à personne. Le territoire reste un abcès de fixation en Europe centrale jusqu’à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Il faut en effet se souvenir qu’en octobre 1938 la Pologne participe avec la Hongrie, aux côtés du IIIe Reich, au dépeçage de la Tchécoslovaquie en occupant militairement la totalité de la ville, qui devient Cieszyn, et près de 500 km2 dans ses environs.
La question de Memel
À proximité de la Russie en pleine guerre civile, enfoncé en coin entre le nord-est de la Prusse-Orientale et la Lituanie naissante, le territoire de Memel mobilise pendant quelques mois les opinions publiques. Ancienne cité teutonique sur la mer Baltique à l’embouchure du fleuve du même nom (pour les Français le Niémen), Memel se trouve sur la future frontière germano-lituanienne et devrait logiquement constituer l’accès à la mer Baltique de la Lituanie. La question de son avenir n’est toutefois que rapidement abordée dans le traité par l’article 99 qui impose le renoncement à ses droits de souveraineté par l’Allemagne, sans donner davantage de précision : « L’Allemagne renonce, en faveur des principales Puissances alliées et associées, à tous droits et titres sur les territoires compris entre ... L’Allemagne s’engage à reconnaître les dispositions que les principales Puissances alliées et associées prendront relativement à ces territoires, notamment en ce qui concerne la nationalité des habitants ». La population se déclarant à près de 60% allemande, il n’est pas surprenant que l’hypothèse d’un plébiscite n’ait pas été retenue, mais le gouvernement lituanien n’est pas encore internationalement reconnu : pour Clemenceau, « Memel et la région avoisinante seraient remis aux Puissances alliées et associées parce que le statut du territoire lithuanien n’est pas encore déterminé ».
Le territoire, d’une superficie de 2 500 kilomètres carrés pour une population avoisinant les 130 000 habitants, qui constitue pour la Lituanie renaissante une terre irrédente, devient « une souveraineté collective et indivise, de caractère provisoire » des Alliés, qui le placent sous la responsabilité de la France. Celle-ci peut y exercer tous les pouvoirs administratifs et militaires d’un quasi-mandat. Il voit, à partir de février 1920, le déploiement de troupes françaises, notamment du 21e bataillon de chasseurs, appuyées par une garde locale considérée comme peu sûre et pouvant bénéficier de soutien de navires alliés à l’ancre dans le port, initialement l’aviso français Meuse et le destroyer anglais Turquoise. Arrivé le 14 février, le général Odry, fantassin issu du corps des sous-officiers et ayant notamment commandé la 24e division d’infanterie puis le 1er corps d’armée polonais à la fin de la Grande Guerre, assure dès le lendemain l’ensemble des responsabilités civiles et militaires avec le titre de « gouverneur de Memel ».Il organise l’administration du territoire en constituant un “Directoire” dont les membres exercent l’équivalent d’un mandat ministériel, aux côtés d’un “Conseil d’État”, parlement local représentant les corporations professionnelles, chargé d’adopter le budget. La première préoccupation du général Odry est de s’assurer la coopération des fonctionnaires allemands restés sur le territoire, afin d’en poursuivre dans de bonnes conditions l’administration autonome. Peu avant qu’il ne quitte Memel, en mai 1921, la conférence des ambassadeurs lui rend hommage : « Grâce à l’administration très sage des Alliés, le territoire a eu cette rare fortune de pouvoir non seulement équilibrer son budget, mais encore d’obtenir des excédents qui lui ont permis de procéder à d’importants travaux d’approfondissement, d’aménagement, d’agrandissement du port ». Son adjoint civil, le préfet Pétisné, lui succède comme “haut commissaire allié”.
Les revendications de la Lituanie
En mai 1920 débute une période de tensions internes à laquelle le général Odry met rapidement fin en expulsant du territoire quelques dizaines de militants politiques radicaux, de syndicalistes et d’agitateurs pro-allemands ou bolcheviques. Au cours des années qui suivent, le calme apparent de la vie locale n’est troublé que par quelques manifestations et les visites de bâtiments français de la flotte de la Baltique, comme le croiseur Jules Michelet qui, en juillet 1922, transporte une délégation de parlementaires françaisNéanmoins, sous cette tranquilité de façade, le feu couve, en particulier pendant la guerre polono-bolchevique, et le gouverneur télégraphie à Paris : « Impuissante ou complice, la police n’est pas à la hauteur de sa tâche et le budget de la mission ne permettant pas au préfet, commissaire civil, chargé de la gestion des fonds, l’organisation d’un service de renseignements sérieux, le général responsable de l’ordre et de la sécurité du territoire se trouve presque complètement désarmé devant ces agissements ».
Il faut reconnaître que la présence d’un seul bataillon réduit pour un tel territoire rend dubitatif quant aux missions qui pourraient lui être confiées. Le préfet Pétisné n’a d’ailleurs pas d’illusion sur ce sujet et préfère demander à Aristide Briand, en novembre 1921, une diminution des effectifs afin de réaliser des économies : « Je suppose qu’il n’est jamais entré dans la pensée de quiconque, qu’un effectif de 650 hommes devait être opposé soit à une invasion allemande, soit même à une armée régulière lituanienne. Dans ces conditions, … l’attitude de la population étant moins hostile qu’au début, un effectif de 310 hommes suffit à assurer l’effet moral que je veux maintenir à Memel ».La Lituanie ne renonce pas à ses revendications et reconnaît en novembre 1920, à l’occasion de ses délibérations constitutionnelles, que Memel doit bénéficier d’un statut particulier : « La région de Klaipeda a fait partie intégrante de l’Allemagne pendant plusieurs siècles et s’est développée, tant du point de vue économique que culturel, dans des conditions spéciales … L’Assemblée constituante reconnaît pour le territoire de Memel la nécessité d’un régime spécial ».Cette concession s’accompagne toutefois dans la pratique d’une stricte application littérale des conventions internationales et de la législation lituanienne intéressant les minorités.« Pendant toute la période de 1920 à 1923, le problème de Memel fut dominé par l’état des relations lituano-polonaises. En réalité, l’avenir de Memel apparaît comme subordonné à une autre question : celle de Vilnius ». En octobre 1922, la conférence des ambassadeurs met sur pied une commission qui se rend dans la région pour entendre directement les responsables locaux et quelques semaines plus tard les Alliés reconnaissent officiellement la république de Lituanie, sans toutefois faire la moindre allusion à Memel, toujours sous administration internationale. Au cours de son enquête, la commission internationale envisage l’hypothèse d’ériger Memel en État libre, à l’image de Dantzig, ce qui soulève la farouche opposition des Lituaniens.
Le statut de Memel
Au cours de l’hiver 1922-1923, leur impatience semble atteindre ses limites. Le 9 janvier, alors que l’attention des Européens est captée par la crise de la Ruhr, deux proclamations sont diffusées sur le territoire au nom d’un mystérieux Comité de salut public de Lituanie mineure. La première, en allemand, appelle la population à soutenir le rattachement à la Lituanie ; la seconde, en français, demande aux soldats alliés de ne pas s’opposer au mouvement en cours et de rester dans leurs casernes. Le lendemain, la Lituanie laisse 1 500 irréguliers armés (probablement manipulés par le gouvernement de Kaunas) franchir sa frontière, « sans grande résistance ni de la police locale, ni de la population allemande », et mener une attaque contre la ville. Officiellement, les autorités lituaniennes prétendent tout ignorer de l’insurrection, mais il est acquis qu’elles ont favorisé le mouvement et laissé passer argent (collecté notamment auprès de la diaspora lituanienne en Amérique du Nord), armes et munitions. Les maigres troupes françaises, dont l’effectif n’a cessé de diminuer depuis 1921, résistent pendant quelques jours et l’on relève deux chasseurs tués. Un cessez-le-feu est signé le 15 au soir, tandis qu’un gouvernement issu du coup de force s’impose.
La France exige sans résultat le départ des insurgés et l’opération est condamnée par la conférence des ambassadeurs, qui désigne la Lituanie comme responsable et envoie sur le territoire trois bâtiments et une troupe de débarquement. L’opération tourne court, car les insurgés ne se laissent pas impressionner et les Alliés refusent d’engager le combat, le cessez-le-feu perdure et la situation transitoire se prolonge pendant quelques semaines. Le 16 février 1923, les Occidentaux reconnaissent la souveraineté de la Lituanie sur Memel, le gouvernement provisoire démissionne et et les Français réoccupent brièvement les bâtiments officiels pour les céder aussitôt aux représentants du gouvernement lituanien.Dès le 19 février 1923, mission terminée, les premiers éléments embarquent à destination de la France et la Société des Nations confirme l’année suivante la régularité de la nouvelle situation internationale. Les difficultés liées à la liberté de navigation sur le Niemen sont levées au premier semestre 1924 et, devenue Klaipeda, la ville reste lituanienne jusqu’à son annexion par le IIIe Reich en mars 1939. Étant majoritairement germanophone, elle bénéficie au sein de la Lituanie d’un large statut d’autonomie adopté en 1924 (pour les cultes, l’instruction publique, les lois sociales, la santé et l’hygiène, l’ordre public, les chemins de fer et la navigation locale, l’agriculture et la pêche, la fiscalité locale, etc.). Memel enfin conserve, ce qui est tout à fait exceptionnel, le droit d’en appeler directement à la SdN si les autorités du territoire estiment que le gouvernement central violent gravement son autonomie.
L'après-guerre agité de Vilnius
La Lituanie, dont la superficie est alors sensiblement égale à deux fois celle de la Belgique pour une population de 2,5 millions d’habitants, est également en conflit sur sa frontière méridionale avec la Pologne au sujet de la ville et du district de Vilnius (Wilna en allemand, Wilno en polonais). Les Alliés occidentaux sont alors très réticents à l’égard de la Lituanie, suspecte d’être restée dans la zone d’influence allemande (la monnaie en circulation est l’Ost-Mark, initialement imposé par l’armée impériale). On observe par ailleurs une ignorance largement partagée, surtout chez les responsables français, pour tout ce qui touche aux pays baltes en général et à la Lituanie en particulier. Dans le contexte politique et social compliqué des années 1918-1920, entre présence allemande maintenue et menaces bolcheviques, cette méconnaissance de la situation locale explique la politique extrêmement prudente de Paris dans la région, d’autant que la France est le premier allié de la Pologne.
Vilnius connaît un immédiat après-guerre particulièrement agité. Brièvement lituanienne à la fin de l’année 1918, la ville est successivement occupée par les troupes polonaises au début du mois de janvier 1919, puis par l’Armée rouge naissante avant d’être reconquise par les Polonais en avril. En décembre 1919, les Alliés décident des frontières orientales provisoires de la Pologne, connues sous le nom de ligne Curzon : « Les principales puissances alliées et associées, reconnaissant qu’il est important de mettre fin dès que possible aux conditions d’incertitude politique dans lesquelles la nation polonaise est placée actuellement … déclarent par la présente qu’ils reconnaissent le droit du gouvernement polonais … à organiser une administration régulière des territoires de l’ancien Empire russe situés à l’ouest de la ligne ci-dessous ».
Or Vilnius se trouve à l’Est de cette ligne et pour les Lituaniens doit donc légitimement leur revenir. Profitant de la retraite générale de l’armée polonaise à l’été 1920, les Bolcheviques en reprennent possession en juillet et les Lituaniens se réinstallent dans leur ancienne capitale. Mais la contre-offensive victorieuse des Polonais à partir de la mi-août rebat à nouveau les cartes.
Vilnius possession de la Pologne
Le 7 octobre, une mission militaire alliée envoyée sur place obtient l’accord des deux belligérants sur une ligne de démarcation qui éloigne l’armée polonaise à quelques kiomètres de la ville. La convention doit entrer en vigueur le 9, mais le général polonais Zeligowski, par un coup de force, s’empare de la cité le 8. Officiellement désavoué par le gouvernement de Varsovie, Zeligowski reste sur ses positions, obligeant les Occidentaux à réagir, tandis que du côté lituanien les Bolcheviques proposent au gouvernement de Kaunas l’aide de deux divisions de l’Armée rouge pour reprendre la ville, ce qu’il a le bon sens de refuser.
La Société des Nations décide alors pour la première fois de déployer, sous son autorité, un contingent militaire sur le territoire. Poutant, après d’innombrables tractations et tergiversations, au risque de sombrer dans le ridicule, le projet s’avère finalement irréalisable et doit être abandonné en mars 1921.Dans l’attente d’une décision sur les frontières de la Lituanie prise par le Conseil suprême, une situation instable perdure pendant plus de deux ans. Parmi les hypothèses envisagées, on trouve le projet d’une fédération polono-lituanienne, lointain souvenir de l’union des deux pays au XVIe siècle, qui permettrait le rattachement “sentimental” de Vilnius à la Lituanie tout en garantissant à la Pologne un accès à la mer.
Le 15 mars 1923, sur l’insistance de la France et en compensation en quelque sorte de l’attribution de Memel à la Lituanie, les Alliés reconnaissent à la Pologne la possession de Vilnius au titre de l’article 87 du traité de Versailles : « Les frontières de la Pologne qui ne sont pas spécifiées par le présent traité seront ultérieurement fixées par les principales Puissances alliées et associées ».
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