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Tristan Bernard: inventeur de l’humour noir

« Je suis né à Besançon (1) comme Victor Hugo et dans la même rue. Mais le grand poète est né au numéro 138, alors que moi, plus modestement, je ne suis né qu’au numéro 23. » Tout l’esprit de Tristan Bernard tient dans ce clin d’œil reliant numéro de rue et niveau de notoriété. Il s’appelait en réalité Paul Bernard. Cet homme qui s’est illustré par la gaîté et l’humour, choisit comme pseudonyme le prénom synonyme de tristesse en 1894 : « J’ai pris le nom de Tristan à cause d’un cheval qui m’avait fait gagner de l’argent. Et c’était plutôt rare, car lorsqu’aux courses je suivais un cheval, lui suivait les autres chevaux. » Malgré ce prénom lugubre, cet homme souriant aimait à répandre de la joie autour de lui.

Marie-Hélène Parinaud


Il est issu d’une famille de bonne bourgeoisie, où l’on est drapier de père en fils, sans aucune singularité, à part l’oncle Alfred qui curieusement s’est très tôt intéressé au petit garçon lorsque la famille s’installe Paris et lui a sans doute légué une tournure d’esprit assez particulière. Il a sa manière personnelle de vivre, en dehors des horaires comme du savoir vivre. Son principe est de dormir quand il a sommeil comme de manger quand il a faim. Qu’importe si c’est au milieu de la journée ou de la nuit.

Il vit seul bien entendu, sa famille n’ayant pu se faire à ses manies. Pour éviter les explications, il a d’ailleurs laissé, dans sa boutique de Besançon, sa femme et leurs huit enfants pour aller, dit-il, s’aérer huit jours à Paris. Il n’est jamais revenu ! Lassé de lui écrire en vain, son frère est venu pour le convaincre, puis finalement s’est lui aussi installé dans la capitale, mais avec femme et enfants.


Autodidacte de l’humour

La grande distraction familiale est le théâtre et, en particulier, la Comédie-Française. Le père y emmène toute sa famille. Parfois, il se laisse tenter par un auteur nouveau. S’il est déçu en repartant, il salue le buste de Corneille ou de Molière et lui lance à voix haute : « Dors tranquille ! »

Le petit Paul (futur Tristan) rêvasse sur les bancs de l’école mais écoute les invités de ses parents et se mêle parfois à la conversation. Parmi ceux-ci, André Berthelot qui, souvent invité à déjeuner, parle à n’en plus finir, si bien que le repas traîne en longueur. Au moment où le dessert arrive, le jeune Paul doit partir au lycée Fontanes, sans pouvoir y goûter.

Peut-être est-ce en souvenir de ces friandises dont il a été ainsi privé qu’il décide de lui faire une petite blague. Un jour, avant de passer à table, la famille est réunie au salon avec le vieux savant. Le garçonnet grimpe sur les genoux d’André Berthelot (2) et lui demande de son air le plus sérieux : « Quel est le peuple le plus vieux du monde ? » Le philosophe se lance alors dans une profonde réflexion pendant une dizaine de minutes, parlant du berceau de la civilisation indo-européenne, de l’Asie mineure. Lorsqu’il reprend son souffle, l’enfant éclate de rire et déclare en lui tapant sur l’épaule : « Le plus vieux peuple de monde, c’est les Italiens. » Et comme le vieux savant le regarde avec des yeux ronds, il saute de ses genoux et fait une pirouette : « Oui, ce sont les Italiens parce qu’ils ont Milan [mille ans] ! » Esprit d’escalier ou de cour de récréation, bien digne du futur Tristan Bernard, mais le moins que l’on puisse dire, est que dans cette famille, on ne brime pas les enfants.


Une brève carrière d’avocat

Comme tout le monde, il grandit, fait son service militaire (3) et devient adulte, ou fait semblant de l’être : « Je ne retomberai jamais en enfance, j’y suis toujours resté. »

Cette nouvelle situation se distingue des précédentes par le fait que justement, il faut lui en trouver une. Il a fait du droit, il sera donc avocat, Me Paul Bernard. Son premier client est aussi le dernier. C’est un fou, il a été arrêté pour attentat à la pudeur et dicte à son défenseur sa plaidoirie : « Vous vous rappelez maître, ce qui est arrivé à Phryné devant l’aréopage. Je n’ai qu’à me mettre tout nu et je serai acquitté aussi vrai que Dieu existe. » Infiniment sceptique sur l’existence divine, et doutant également que le corps dénudé de son client ait la même beauté que celle qui subjugua les juges Grecs, Me Bernard craint que les magistrats de la 8e chambre correctionnelle, ne réagissent pas dans le sens souhaité par son client. Plutôt que de suivre l’exemple de la belle courtisane antique, il lui intime l’ordre de rester strictement vêtu. Après sa plaidoirie, le client écope de cinq ans ferme. Fureur de son client qui écume : « Il va falloir que je tire cinq ans parce que vous m’avez empêché de me foutre à poil et vous osez vous prétendre avocat ! » Pris d’un doute à la fois sur sa vocation et sur son talent, Me Paul Bernard jette sa toge aux orties et décide d’exercer une autre profession.


Un sportman épicurien

Ce sera la direction sportive du vélodrome Buffalo. Il se trouve à Neuilly (4). Ce dernier a une piste en bois, rien de bien original si ce n’est qu’étant de mauvaise qualité elle est pleine d’échardes. Lorsqu’un coureur, pédalant derrière une moto lancé à 80 km/h, tombe sur la piste, il se trouve couvert d’échardes à tel point que le malheureux hurle de douleur et a l’apparence d’un hérisson. Est-il fait pour diriger un vélodrome ?

Il se plaît parmi les coureurs et comme eux se déplace à bicyclette. Tous les soirs, on le voit partir à vélo. Il remonte vers l’avenue Hoche, en prenant chaque soir la rue de Courcelles. Certains s’étonnent de le voir utiliser un vélo à très grand développement. « Pourquoi faites-vous cela, lui demande un jour un de ses amis. Pour monter la rue de Courcelles, il vaudrait mieux un petit développement. » L’air très sérieux, Tristan Bernard explique : « C’est que n’étant pas un athlète comme mes coureurs, je monte à vélo mais à pied. Et voyez-vous, à chaque pas la pédale me frappe les mollets et c’est très désagréable. Or plus le développement est grand, moins on reçoit de coups de pédale. Que voulez vous, moi je suis un piéton du cyclisme. »

Il existe d’ailleurs un célèbre portrait de lui par Toulouse-Lautrec, le montrant gros, un peu lourd, avec des bas « cycliste », la culotte bouffante, une large barbe et un chapeau melon, et bien entendu, à pied.


Industriel

Sans doute par lassitude de la marche à pied, il change de métier et devient directeur d’une usine d’aluminium à Creil. Pourquoi l’aluminium ? Peut-être est-ce ce que cet homme léger a trouvé de moins pesant. Il éprouve une délectation particulière à se faire passer pour un dilettante : « J’adore le travail ! La preuve, je peux regarder un homme travailler pendant des heures. »

Sa paresse est presque devenue une source d’inspiration. Il explique son système pour y remédier : « Je passe mon temps à combattre ma paresse, vaillamment. Mais quand je l’ai vaincue, je suis si fatigué, si fatigué, que je n’ai plus le courage de travailler. » Or l’aluminium est une chose qui se fabrique dans une usine, c’est-à-dire un lieu où l’on arrive de bonne heure. Pour cela, il faut se lever tôt. Difficile à faire pour quelqu’un qui explique à sa femme de chambre : « Marie, demain matin j’ai un rendez-vous important. Vous me réveillerez donc à 7 h. Si à 8 h, je ne suis pas debout, vous me laisserez dormir jusqu’à midi. » Exit la carrière dans l’aluminium. Une bonne fée lui inspire de roder autour des théâtres, non en tant que spectateur mais comme auteur.


Reconversion théâtrale

À ses débuts, le succès n’est pas immédiat. Il devient d’ailleurs célèbre pour avoir exprimé quelques pensées originales, autant que mélancoliques, sur les théâtres vides. « Avec le nombre de gens qui ne sont pas venus, on remplirait le Châtelet. » Malgré tout, il fait contre mauvaise fortune bon humour, car c’est toujours un des traits de son caractère que ce courage et cette gaîté, face à une destinée inégale. À un ami qui lui demande de lui réserver deux bons fauteuils pour une de ses pièces, il répond : « Je ne peux pas donner deux places, je ne donne que des rangs entiers. » Et lorsque le grand acteur Lucien Guitry (5) le félicite « J’ai été voir votre comédie, hier, à Marigny, c’est très réussi », il réplique aussitôt : « Ah c’était vous ! On m’avait dit qu’il y avait eu un spectateur cette semaine. »

Plus tard, alors qu’on joue une de ses pièces sur l’automobile (6) qui n’a pas beaucoup de succès, un de ses amis lui demande deux fauteuils gratuits. Il envoie les places avec ce petit mot : « Venez armés, le lieu est désert ! » Mais les insuccès lui permettent cependant de compter ses vrais amis. Ne dit-il pas : « C’est dans le malheur qu’on trouve des amis. La pire épreuve de l’amitié, c’est le bonheur. »

Les fours ne lui font pas perdre son ton si subtil d’humoriste. Il essaie de s’en consoler en émettant ce jugement, peut-être pas si faux : « Un four a un gros avantage sur un succès. En effet, une déception est toujours complète, tandis qu’un plaisir se mélange toujours d’inquiétude. » Il veut toujours voir le bon coté des choses.

Les bides ne concernent pas que lui, bien entendu. Un jour, il assiste à un drame interminable aux monologues également sans fin. À un moment, comme le principal personnage souffle un peu entre deux tirades, Tristan Bernard, profitant de l’accalmie, se lève sans bruit de son fauteuil et se faufile adroitement vers la sortie : « Attendez, ce n’est pas fini » lui souffle un spectateur. « Chut ! C’est bien pour ça que je m’en vais. »


Auteur prolifique

Cependant, ce grand paresseux écrit une vingtaine de pièces qui font de lui l’auteur à succès de son temps (7). Avec la célébrité, vient la nécessité pour répondre à son courrier, d’avoir un secrétaire. Se présente un jeune homme d’allure rêveuse, aux cheveux mi longs, portant une grande lavallière autour du cou. L’air bien élevé, bonnes manières, bonnes études, CV parfait. « Entendu. Nous commencerons à travailler ensemble demain matin. » Puis lui ayant rendu ses papiers, il prend son agenda pour noter ses coordonnées : « Votre nom s’il vous plait ? » Le candidat, profondément intimidé et qui ne s’attendait peut être pas à un tel succès se mit à bégayer : « B… bé… her… hera… a… aed… Bérard. − Ah ! Diable ! ça ne vous ennuierait pas que je vous appelle tout simplement Bérard ? »

En marge de sa carrière théâtrale, Tristan Bernard écrit de petits vers qu’il ne se décide à publier qu’à l’âge de quatre-vingts ans (8), Soixante années de lyrisme intermittent.

Les succès s’enchaînent quasi automatiquement à présent, ce qui ne l’empêche pas de trouver le temps d’aller voir jouer les pièces de ses confrères. Un soir, à une générale, il voit arriver un monsieur très en retard, en qui il reconnaît un ami qui, en passant, lui serre la main et lui glisse à bout de souffle : « Ah ! J’ai manqué le premier acte ! − Rassurez-vous l’auteur aussi » lui répond-il.


Le clan des humoristes

Quand il n’est pas dans les théâtres, il passe ses soirées avec ses amis, autour d’une table où ils bavardent tout en s’offrant de petits gueuletons. Pourtant, il a longtemps protesté contre l’abus des banquets littéraires, où se pressent de trop nombreux convives.

Tristan Bernard a même fondé jadis « le dîner d’un seul ». Gourmand, il se commande des soupers délicieux, prétendant que « le remède le plus sûr pour fuir la tentation, c’est d’y succomber ». Mais bien entendu, bonne chère plus conversation délicieuse, il ne peut jamais être seul. Et ce dîner n’existe pas longtemps. Le fondateur y ayant manqué deux ou trois fois, se punit en se donnant sa démission, qu’il accepte. Il a finalement formé une sorte de club des humoristes qui s’est baptisé « le club des mousquetaires » puisque de même que les trois mousquetaires d’Alexandre Dumas étaient quatre, eux sont cinq ! Il s’agit d’Alphonse Allais, de Jules Renard, d’Alfred Capus, de Lucien Guitry et bien entendu de Tristan Bernard. Ils se réunissent pour déjeuner deux ou trois fois par semaine. Ces déjeuners, inaugurés en 1895, durent douze ans !

Par obligation autant que par habitude, Tristan Bernard se montre aussi dans les salons. Une fois, on parle de la vie future, après la mort. Enfer ou paradis ? « Et vous cher ami, quelle opinion avez-vous sur cette grave question ? » Tristan Bernard tire longuement sur son cigare et contemple la volute de fumée qui se perd dans le plafond : « Mon opinion ? Non, chère madame, mais une préférence peut-être. Certes j’aimerais mieux le paradis, à cause du climat. Seulement l’enfer, doit être joliment agréable à cause de la société qui le fréquente. » Il se méfie autant de l’altruisme et de la générosité que de la soi-disant reconnaissance. Comme il le dit d’ailleurs : « Ne comptez que sur soi… et encore, pas beaucoup. »

Il en fait des paraboles modernes qui enchantent ses contemporains. Et, non content d’écrire des pièces à succès, il raconte des histoires qui ont à leur tour elles aussi de tels succès qu’on ne sait jamais si elles sont vraies ou fausses. C’est ainsi que l’héritage du baron de Rothschild fait le tour de Paris. Le banquier aurait donné cent francs par mois à chacun des deux fils d’un de ses vieux serviteurs, mort à son service. Un des deux frères meurt. Le survivant à la date habituelle se précipite à la banque. Il reçoit un mot de condoléances du baron et un billet de cent francs. Il demande aussitôt au caissier les cent francs de son frère : « Votre frère ? Mais il est mort, s’étonne le caissier. − Il est tout de même inouï que le baron ait la prétention d’hériter de mon frère » proteste le quémandeur.

La réalité dépassant parfois la fiction, il admire également l’humour de ses contemporains. C’est ainsi qu’il cite ce mot d’un député, Emmanuel Arène, qui baille dans l’hémicycle en écoutant, d’une oreille agacée, son proche voisin prononcer un discours aussi enflammé que creux, où les poncifs se succèdent jusqu’à la conclusion traditionnelle : « La France ne peut manquer de remplir son rôle, ce serait la négation de la liberté, de la fraternité et de la démocratie ! » Puis, se tournant vers lui, ce dernier a l’imprudence de lui demander : « Et vous cher collègue, qu’en pensez vous ? » Levant son sourcil, le député répond froidement : « Comme vous. Je m’en fous ! »

L’époque est encore à la légèreté et refuse de se prendre au sérieux. En sortant des tribunes de l’assemblée, Tristan Bernard, qui habite Versailles, se hâte vers la gare mais rate le dernier train. Il hèle un chauffeur de taxi : « Combien pour aller à Versailles ? – 40 Francs. – Quarante francs ! Vous n’y pensez pas. Je vous fais une proposition. Transigeons. Montez dans la voiture et je vous y conduis pour vingt francs. »

Plus tard, il marche dans Paris avec un écrivain, certes connu, mais qui manquant totalement de modestie, ne cesse de parler de ses succès, de sa célébrité, de l’Académie qui n’attend que lui. Passant devant l’immeuble où a vécu J.K Huysmans, l’écrivain s’arrête un instant, contemple la plaque de marbre qui indique que l’auteur, à présent bien oublié d’À rebours et de Là-bas, y a vécu jusqu’à sa mort. Puis il se tourne vers Tristan Bernard et lui lance un coup d’œil entendu : « Après ma mort, pouvez-vous imaginer tout ce que l’on écrira au dessus de la porte d’entrée de mon immeuble ? − Appartement à louer » rétorque froidement l’humoriste.


L’Occupation

Aujourd’hui, sur la petite place Saint-Ferdinand, à Paris, une plaque porte le nom de Tristan Bernard sur l’immeuble qu’il habita jusqu’à son arrestation.

Chaque fois qu’il rentrait chez lui, en traversant cette place, ses yeux tombaient sur la colonne Morisse qui annonçait les spectacles de théâtre qui se jouaient dans la capitale et où il n’avait pas le droit d’aller. Car après la défaite le gouvernement adopta et fit appliquer les lois raciales.

Tristan Bernard, si Parisien, si Français, était aussi Juif. Dangereux pour un auteur à succès où nombre de confrères, sans talent autant que jaloux, rêvent de prendre sa place. Obligé de se cacher à plus de quatre vingt ans de ceux qu’il aimait, comme les animaux qui lorsqu’ils vont mourir s’éloignent, il partit le plus loin possible. Il alla à Cannes.

Il habitait l’hôtel Windsor et se promenait, retrouvant à la sortie du Carlton ses amis d’avant guerre, qui se rassemblaient face à la mer pour oublier Paris, tout en l’évoquant chaque jour. Il songeait à sa famille, à ses amis, leur écrivait tous les jours, en leur mettant : « C’est une joie pour moi que d’écrire vos noms. »

Puis ce vieux Parisien revint clandestinement dans la capitale, sortant discrètement sur les boulevards, regardant les affiches des théâtres, tous « interdits aux juifs ». Il portait l’étoile jaune jusqu’au moment où, dénoncé, il fut arrêté et enfermé à Drancy en 1943. À sa femme, arrêtée avec lui, il dit : « Ne pleure pas. Nous avons vécu dans l’inquiétude. Nous allons vivre dans l’espérance. »


Poésie de Tristan Bernard datant de 1914

« Dans le grand parc tout nu d’hiver j’ai ramassé/Un pigeon voyageur tombé près des érables./ À son aile, un billet, deux mots indéchiffrables/Message de héros, lettre de fiancé ?/Qui sait ce qu’il portait dans la tourmente affreuse ?/Sûrement un secret poignant, quoi qu’il contint,/Le salut d’une armée attendant son destin,/Ou de gentils serments pour la vierge amoureuse…/Quels yeux fouillaient le ciel uniformément blanc ?/Ceux des chefs anxieux ? Ou le regard dolent/De l’amante évoquant des choses de naguère ?/Qui le sait, qui jamais le saura ? Tout songeur ;/J’ai contemplé la nuit en maudissant la guerre./Et nous avons mangé le pigeon voyageur. »


Libération

Sacha Guitry, bouleversé à la nouvelle de son arrestation, décide d’intervenir pour sauver le grand ami de son père. En compagnie d’Arletty, ils demandent un rendez vous auprès de Otto Abetz et parviennent, au bout de trois semaines d’insistance, à l’extraire de son camp d’internement. Guitry sera interné à la libération pendant soixante jours sans que l’on sache qui a spontanément décidé cette arrestation ni quel en est le motif. Pendant son internement tous ses rivaux du théâtre – et le succès fait plus de jaloux que d’amis – se liguent contre lui, certains dans le Figaro demandant qu’il soit fusillé. Arletty, elle aussi internée parce qu’elle a été la maîtresse d’un officier allemand, se coupe les cheveux pour éviter d’être tondue et lance la mode des turbans, ne pouvant plus porter de chapeaux. À son procès, au président qui la somme de justifier sa liaison avec un officier ennemi, elle réplique : « Mon cœur est français mais mon cul est international. »

 
 
 

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